Vous qui avez toujours cru que le pilon n’était que cet ustensile que les femmes utilisent dans presque toutes les préparations culinaires en Afrique, détrompez-vous. Depuis la découverte de YELE, de son vrai nom Jérémie Hakeshimana, le pilon est désormais un instrument de musique parmi tant d’autres. Quand on suit attentivement ce que fait Jérémie au studio, on a l’impression d’être dans un laboratoire-cuisine, tellement sa musique est le fruit d’une longue recherche mais aussi d’une bonne recette musicale.
Certes réduire YELE, le premier producteur du Burundi à un simple joueur de pilon est vouloir trop simplifier les choses car il est beaucoup plus que ça. YELE est l’homme à travers qui tout projet musical burundais sérieux passe et il ne serait pas hasardeux et exagéré affirmer qu’ « au commencement était YELE». Tellement il est incontournable.
En effet c’est lui qui a permis l’installation et le développement du premier studio numérique du Burundi (Menya-Media studio) et, avec celui-ci, il a lancé un style musical typiquement burundais. Il a soutenu et lancé plusieurs artistes Burundais et des pays voisins en leur offrant ses services en tant que compositeur, arrangeur, musicien et ingénieur du son au Menya-media Studio.
Pour la nouvelle génération il est le Quincy Jones du Burundi: discret mais toujours présent dans tout ce qui marche, il marche avec. Derrière le succès de Fariouz (http://www.afrique.fr/culturel/big-fariouz-fizzole-%C2%ABking%C2%BB-de-la-musique-moderne-urbaine-burundaise/), Lolilo, Higa, Lac aux oiseaux, Giramahoro, Abagumyabanga, ou le hit de Steven Sogo « il est beau mon pays» se cache le talent de ce producteur hors norme qui a produit au moins un album à chacun de ces étoiles montantes burundaises. Ses productions embrassent plusieurs styles variés, allant du profane au Gospel.Coté Gospel citons la chanson hit «Warakoze Mana» chanté par le groupe gospel « KOMEZA GUSENGA » du président de la République burundaise. La chanson a eu un énorme succès faisant danser et prier des milliers de chrétiens.
Jérémie a réalisé plusieurs publicités, plusieurs messageries vocales pour les sociétés de communications au Burundi (Comme Onatel et autres), jingles et indicatifs de programmes radios (C’est lui qui a réalisé les nouvelles génériques de la RTNB, l’indicatif du programme« Tubiri tuvurana ubupfu» sur radio Isanganiro,…).
Au de là de ses qualités de producteur Yélé est avant tout un grand musicien très original. Actuellement directeur artistique au sein de l’ASBL Menya-Media et ingénieur du son de la plus belle salle du royaume de Belgique «LUCHTBAL CULTURAAL CENTRUM», après plus de 15 ans sur scène Jérémie Hakeshimana YELE a parcouru avec son groupe «Inanga Jazz» plusieurs scènes en Afrique(Tanganyika festival, FESPAD, séances organisées parfois par le Centre Culturel Français de Bujumbura (CCF), des formations des entrepreneurs culturels avec l’OIF au Cameroun, le FACEM en Belgique, Brexta en Espagne, l’ONEM et le GRUNDVIG en France etc,…), rencontrant des grands musiciens Africains et européens comme Raylema, Lokua kanza, Francis Lassus, Sioen, Axcel Red, Bert segert….avec un seul but: la révélation et la protection des sons en disparition. Mon objectif affirme t-il « est de faire découvrir la musique folklorique burundais, les rythmes et les chants qui agrémentent notre quotidien en y mettant bien sûr ma petite touche personnelle ».
C’est dans ce même contexte que Jérémie a pu créer de styles et de rythmes nouveaux et introduire dans la musique actuelle, des outils longtemps restés méconnus par négligence, ignorance ou manque de recherche. Notamment les pilons et les mortiers, les cris des chasseurs, cris des gardiens des troupeaux, les «Inangas», les «ikembes», les «indonongos», les tambours sacrés … La liste est très longue selon les pays et leurs cultures.
Certaines de ses compositions appartiennent au style « Umudidizo » caractérisé par le fait qu’elles sont bercées par le rythme du pilon.
« On the way » par Jérémie Hakeshimana alias YELE:
En Belgique où il vit actuellement Jérémie vente plusieurs passages dans les journaux écrites et sur les ondes radios telle la RTBF (émission le monde est un village de Didier melon) et plusieurs spectacles avec son YELE BAND (au Bozar Bruxelles,NT gent, Vooruit Gent, Het Depot Leuven, de Burst Anvers, l’Emergenza festival, Afrika film festival, Botanika , Zebrastraat, etc……..).
S’appuyant toujours sur le rythme des pilons comme base de sa musique, Jérémie a déjà réalisé 5 albums tous contenant des recherches inédites de sons et de rythmes traditionnels typiques du Burundi auxquels il ajoute des instruments modernes avec une connotation jazzy et blues.
Son avant dernier album intitulé « le champ des pilons » caractérisé par justement l’utilisation des pilons et des mortiers à la place des percussions a eu beaucoup de succès, ainsi il a été repéré par le Conseil Français de la Chanson («Compilation Francophonie 2008 » diffusé et accessible sur le site http:www.conseilfrancophone.org/fr_FR/artists/detail/id/119 ).
Avec le soutien de Menya Media international, Vluchteringen werk et Zebrart, le dernier album « cœur du tambour » vient de sortir suivie d’un contrat d’un an avec La Jeunesse Musical de la Communauté Françaises de Bruxelles afin d’organiser des workshops sur le thème de « Champs des pilons » dans tous les établissements scolaires de la Belgique. Dans ce même album figure une chanson qu’il a composé pour la colonne sonore du court métrage « Na wewe » nominé aux Oscars 2011.
Comme il est facile de le constater à travers ce long et riche parcours, Jérémie est une grosse calibre de la musique burundaise, en outre Jérémie a un bagage de connaissances important qui fait de lui un des grands piliers de la musique africaine. Sa musique fait battre les cœurs au rythme des coups de pilons. En plus de ses qualités de producteur et d’artiste YELE est un travailleur infatigable, un chercheur qui est entrain de donner une énorme contribution pour la conservation du patrimoine culturel burundais.
Comme il le dit lui-même: «le Burundi est un champ de rythme et de son..». Et lui il continu à nous faire découvrir le pays qui lui a apporté ce qu’il porte dans son cœur.
Adolphe B.: C’est un plaisir et un grand honneur de vous rencontrer. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs? Pourquoi «Yelé» et non pas Jérémie Hakeshimana?
Yélé: Bonjour Adolphe bonjour chers lecteurs. C’est vrai. Mon vrai nom est Jérémie Hakeshimana et il restera ainsi. Mais dans le monde des artistes on a pas l’habitude d’avoir des long noms. Actuellement on me surnomme «Yélé» mais avant cela j’ai toujours eu plusieurs surnoms que les artistes me donnaient comme Jeremiez production, Teacher, Oncle J, Jeremiah, Umuhinyanyuzi Yeremiya, Jerry, Master J, Big J, Papafaya… et quand j’étais jeune je m’étais surnommé moi-même «Jerrykman»…une contraction entre Jérémie et «KIMANA». Avec autant des surnoms un certain moment il était impossible de me reconnaitre. Tout le monde m’appelait comme il voulait. Ceux qui m’on connu à l’époque des concerts live à Bujumbura avec mon premier groupe LIONBAND au HAVANA CLUB et au Petit SUISS m’appelaient «Jerrykman». Ce n’est que quand j’ai décidé de faire des recherches approfondies de la musique africaine et en particulier burundaise que je me suis baptisé une fois pour toutes Yélé. Je voulais avoir un surnom court et qui sonne africain.
Adolphe B.: Vous êtes l’auteur-compositeur de la colonne sonore du film «Na wewe», quel est votre sentiment maintenant que le film est nominé pour les Oscars 2011?
Yélé: Personnellement je suis hyper ravie d’avoir participé à la réalisation de ce film comme auteur compositeur de la musique originale de ce film. A titre informatif sachez qu’ au départ le producteur voulait que ça soit le groupe U2 à signer la colonne sonore de ce film mais quand il a découvert mes talents il a changé d’ avis et voilà qu’aujourd’hui ma musique passera sur les télé du monde entier. Mais j’aimerais signaler ici que ce n’était pas ma première composition musicale pour film. J’avais déjà réalisé d’ autres musiques pour des films comme «KIVUMVU» de Pacifique Nzitonda, «Histoire d’une haine manquée» d’ Eddy Munyaneza, « Syntonizer Amani » avec le producteur d’Espagne et beaucoup d’autres sans oublier les documentaires réalisés au sein de MENYA-MEDIA où j’assure tout ce qui est musique.
La colonne sonore du film «Na wewe» signé YELE:
Adolphe B.: Sur quel projet travaillez-vous en ce moment? Où en êtes-vous dans la recherche et la découverte de rythmes et de nouveaux sons?
Yélé: Pour le moment je travaille sur un projet d’un nouvel album pour 2011 intitulé «NYABUSORONGO» avec mes musiciens et dans ce projet très originale nous souhaitons découvrir la richesse enterré dans le fond du lac Tanganyika. Je vous anticipe déjà que dans cet album il y aura l’hymne national de mon cher pays le Burundi «BURUNDI BWACU» joué par nos instruments traditionnelles. Car je crois et je suis convaincu que si le Burundi est un pays indépendant, notre hymne national mérite d’être honoré et surtout accompagné par les instruments traditionnels. Pour ce qui est du droit d’auteur l’hymne bien sûr restera le patrimoine national et l’auteur restera celui qui l’a composé et moi je serais reconnu comme interprète et auteur de la version national «musicalement».
Pour ce qui est de la recherche de nouveaux sons je suis en finition de la fabrication de mon instrument que j’ai baptisé «yélophone» qui est un instrument qui a des sonorités pentatonique de l’ «inanga». Un instrument combo avec la possibilité de jouer l’ »ikembe » sur le même instrument.
Adolphe B: Bien que votre départ du pays n’a pas arrêté votre activisme et votre implication dans plusieurs projets musicaux qui touchent le Burundi on sent quand même un vide. A quand le retour?
Yélé: Je suis parti mais ma maison de production est resté. Avec Menya-Media on a réalisé beaucoup de projets comme «PAM AWARDS» qui a lancé nos artistes (Steven Sogo, Riziki, Makalena, Kidum, Etoile du centre), dans les pays de l’East African Community (Rwanda, Burundi, Tanzanie, Kenya, Ouganda). Des projets de formation en audio visuel avec la collaboration d’Afrikalia. Je dirais que pour le moment je travaille d’une façon très large avec des musiciens et des chanteurs burundais qui sont restés au pays ou qui sont à l’étranger comme Leonard Niyomwungere qui vient de terminer son album. Alors pour être bref je suis là toujours à coté des artistes. Je viens de signer un contrat de travail comme ingénieur du son produisant les artistes belges ou les artistes qui viennent des 4 coins du globe et pour cela ca serait un mensonge si je vous disais que je vais venir au Burundi demain. Mais j’envisage une descente sur ma terre natale l’été 2012. Par contre je demanderais aux artistes qui veulent être lancés ici en Europe de me contacter car ce travail me donne accès à un champ énorme de possibilités de concerts et festivals.
Adolphe B.: Qu’en est-il du studio Menya-media de Bujumbura dont vous étiez directeur ingénieur du son et qui a contribué au lancement de plusieurs artistes? Fonctionne t il encore sans vous?
Yélé: Absolument. Nous venons même de le renouveler avec un matériel plus moderne. Aujourd’hui le studio est équipé du système de mixage de Soundcraft capable d’enregistrer 32 pistes dans une seul prise. Nous avons signé un contrat avec un grand musicien producteur connu dans la région Chouchou Mihigo (http://www.afrique.fr/culturel/francois-mihigo-chouchou-%E2%80%9Cl%E2%80%99artiste-de-la-region-des-grands-lacs%E2%80%9D/) qui est venu de la Belgique à Bujumbura et qui a aidé au renouvellement et la mise à jour du studio dans les nouveaux bâtiments «AKAZUBA CENTER» de Jean Luc Kesch, représentant légal de Menya-Media. Le studio fonctionne très bien avec le jeune technicien du studio Bigstar son vrai nom est Bigirimana Enselme. Il enregistre à Bujumbura et m’envoie l’enregistrement ici en Belgique où je m’occupe personnellement du mixage, du mastering et de la promotion. Pour le moment on travaille sur un projet des jeunes musiciens aveugles de Gihanga.
Adolphe B.: Bien que vos œuvres personnels soient le résultat d’une très longue recherche vous n’hésitez pas à produire aussi du pop, du R&B du rap, du reggae (styles moins engagés et qui demandent moins d’efforts) pour les jeunes artistes n’est-il pas difficile de combiner ce dualisme ?
Yélé: Produire du pop, du R&B du rap, du reggae ou d’autres styles je le fais simplement pour satisfaire ce que les artistes me demandent, mais personnellement comme je le dis toujours avant de commencer l’ enregistrement, ca ne sert à rien vouloir interpréter et imiter les styles des autres alors que l’on se considère comme un auteur-compositeur. Au Burundi nous avons une culture très riche, nous avons notre identité. Il suffit simplement de faire un petit effort, essayer de bâtir quelque chose de nouveau à partir de nos racines et pour moi l’idéal serait par exemple de jouer le pop version «indonongo» le R&B version d’ «umuduri» ainsi de suite.
Adolphe B.: Vous avez produit plusieurs artistes burundais et plusieurs hits, quel est le hit qui vous tient le plus à cœur, celui dont vous êtes le plus fier?
Yélé: C’est une très bonne question. C’est vrai que j’ai fait beaucoup des hits pour Farouz, Lolilo, Serge Nkurunziza, et plein d’ autres comme «Utujede» ou «Kiradodora» de Sam et Yakuba sans oublier les troupes des danses et chants traditionnels comme «Ingeri ni mubahige» du club du Lac aux oiseaux, «Rudipe» de Giramahoro, «Zimana» d’Abagumyabanga et j’en passe… Mais la chanson qui m’a toujours touché le plus c’est la chanson que j’ai produit pour les enfants du Club Higa, Kessia et Marvella «Wararaye» . Je voyais dans les yeux de ces enfants la nouvelle génération qui va aimer la culture de mon pays. Leurs parents les ont initié à la culture traditionnelle burundaise dès l’enfance et pour moi ça c’est le top des hits que j’ai enregistré même si la technique du studio à l’époque n’était pas parfaite mais le talent était là, au rendez-vous.
http://www.youtube.com/watch?v=up3oLIdGvq0
Adolphe B. : Parlez nous du projet « Lève toi Haïti ».Quelle a été votre contribution?
Yélé ; Tout d’abord je suis co-auteur de la chanson avec un ami, Jean Luc Pening et puis j’ai enregistré la maquette (en Belgique) sur laquelle les artistes ont placé leurs voix au Burundi et ensuite comme directeur artistique et producteur de Menya-Media j’ai produit la chanson avec la pleine collaboration des artistes qui on chanté surtout Chouchou Mihigo qui était à Buja. N’étant pas sur place on devrait travailler par internet. C’était une bonne expérience.
Adolphe B.: Bien qu’il manque encore au Burundi des studios et cours de formation en production musicale, etc, dernièrement les artistes (et les producteurs d’ailleurs) poussent comme des champignons quels conseils pourriez vous leurs donner dans ce métier en tant qu’ artiste producteur?
Yélé: Le secret est simple «sois toi-même et sois original, éviter du copier coller éviter de faire le cheap»
Adolphe B.: Projets pour le futur? Comment et où suivre Yélé?
Yélé: La réalisation de mon prochain album « Nyabusorongo». Vous pouvez toujours me suivre sur www.menyamedia.com, www.myspace.com/yeleband, www.myspace.com/hakeshimanajeremie, www.akamusic.com/yelee.
Adolphe B.: Avant de terminer cet entretien je voudrais vous demander de nous proposer un morceau de votre choix et son contenu en peu de mots.
Yélé: Je vous propose une de mes chansons « Nfise indoto » dans laquelle j’exprime ce que je sens à propos de l’avenir de mon pays le Burundi. J’ai un rêve qu’un jour mon pays aura la paix vitale.
Adolphe B.: Merci beaucoup pour l’entretien.
Yélé: Merci surtout à vous Adolphe et merci pour cett’ initiative que vous avez créé et merci aussi à mes chers fans
Propos recueillis par BIREHANISENGE Adolphe.
En attendant le nouvel album «Nyabusorongo».:
« Maman » par YELE:
i m very proudly about that
felicitation tonton vraiment courage!de publier l’afrique c’ est claude amie d’ acher vraiment vraiment voilà.nuko turamukirize abandi
murakoze!
special!person WE LOVE-U.
GO ON UNCLE WE LOOOOOOOOOOOOOVEEEEEEEY
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Johan huba Homme Unique du Burundi en Afrique
LE SUCRE DANS LES SABLES EST LE lion soleil du Monde ENCOURAGE YERE ET SON BAND RISING STAR OFAFRICA
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comme JERRYKMAN.,,,,ET HOMME UNIQUE DU BURUNDI EN AFRIQUE Johan HUBA