A la découverte du hit « Ishusho » nous avons été attirés par un type de production très rare dernièrement au Burundi. En effet « Ishusho » en kirundi (qui signifie « image » en français), est un morceau enregistré live avec des vrais instruments, sans programmation des beats et sons produits presque entièrement par des synthétiseurs. Le résultat parle de lui-même et fait preuve d’une certaine maturité musicale bien qu’il ne s’agisse que d’un premier essai de l’artiste. En attendant la sortie de son album complet nous avons voulu connaitre en profondeur l’artiste derrière ce chef-d’œuvre dont on entendra sûrement parler encore et encore. Restez branchés.
Afrique.fr: Qui êtes-vous ? Présentez-vous aux lecteurs d’Afrique.fr.
BABOU : Je m’appelle NIYONZIMA Jean Claude, on me surnomme BABOU. Je suis Arrangeur musicien, Chanteur, Compositeur et pianiste (Né d’un père pianiste: SINDAYIGAYA Déo), j’ai aimé la musique dès l’âge de 14 ans.
Avant d’intégrer le groupe « HOPE STREET » de Steven SOGO, en tant que pianiste, je jouais du piano dans l’église; j’avais à cette époque 16 ans. Par après j’ai découvert que j’avais également un talent de chanteur mais j’ai été bloqué dans le groupe par d’autres chanteurs, qui se disputaient déjà le micro. C’est ainsi que j’ai adhéré à un autre groupe musical nommé « UMUDIHO GROOVE » crée par Francis MUHIRE. C’est à ce moment que je peux dire que j’ai réellement expérimenté mon talent de chanteur. Je suis donc devenu un chanteur-pianiste. Après le départ le Francis, je suis devenu le responsable du groupe. C’est à ce moment précis que j’ai su développer mon talent de compositeur. Cela n’a pas été facile au début mais avec le temps, j’ai combattu jusqu’à sortir ma première chanson intitulée « ISHUSHO » dont le titre est également le nom de mon album en cours de production.
Afrique.fr : En écoutant attentivement « Ishusho » on sent une certaine expérience musicale et une certaine vision de la musique derrière ce chef -d’œuvre. Quelle a été votre expérience musicale jusqu’ici ?
BABOU : Je viens de totaliser 14 ans dans le domaine musical. Je me suis déjà produit dans différents concerts et festivals, notamment au Centre Jeunes Kamenge, à l’Institut Français Burundi (IFB) dans les provinces Ngozi, Gitega et Kirundo sans oublier que j’ai déjà travaillé avec de grands musiciens comme Steven SOGO, le groupe PEACE AND LOVE, ainsi que Monsieur Gérard NDIKUBWAYO. J’ai également produit une autre chanson « IWACU » qui a connu des succès.
Afrique.fr : « Ishusho » est un morceau enregistré avec des vrais instruments sans programmation des beats et sons produits presque entièrement par des synthétiseurs comme on en a l’habitude ces derniers jours au Burundi. C’est cella votre vision de la musique ou ça a été juste un hasard ? Où a été enregistrée cette chanson ?
BABOU : En voulant garder l’originalité de la musique burundaise et des instruments de musique, j’ai opté pour l’enregistrement live, car je suis aussi instrumentiste. Je peux dire donc que j’ai un grand avantage par rapport aux autres musiciens burundais car je sais également jouer en même temps de la guitare et du Piano. Cette chanson a été enregistrée au studio « INGO MUSIC » avec le producteur NIYOKWIZIGIRWA Yves-Kolly.
Afrique. Fr : Que raconte « ishusho » ?
BABOU : « ISHUSHO » raconte la responsabilité d’une mère vis à vis de son enfant depuis la naissance à l’âge adulte. « ISHUSHO » en kirundi signifie « image » en français. Il s’agit de l’image que reflète l’enfant qui a été façonné par sa mère. La chanson rend hommage à toutes les femmes africaines qui travaillent d’arrache-pied pour élever seules leurs enfants.
https://www.youtube.com/watch?v=Mn_eovFrG5w
Afrique.fr : Quels sont les artistes qui vous inspirent ?
BABOU : Les artistes qui m’ont inspiré sont : LOKUA Kanza de la RDC, KIDUMU (Jean Pierre Nimbona) du Burundi et Richard BONA du Cameroun.
Afrique.fr : Quels sont vos projets pour le futur ? Un album en vue ? Où souhaitez-vous arriver avec votre musique ?
BABOU : Les projets avenir sont nombreux. En premier lieu je désire finaliser mon album dans de meilleurs studios avec des grands producteurs, participer à des festivals internationaux, avoir un bon manager, avoir ma propre maison de production. J’ai également un projet de créer une école musicale où les jeunes débutants viendront expérimenter leurs talents. Avec ma musique, je désire et j’ai espoir qu’un jour le chanteur burundais vivra de son propre talent. C’est mon souhait.
Afrique.fr : Un dernier mot aux lecteurs d’Afrique.fr ?
BABOU : Je remercie tous mes fans ainsi qu’Afrique.fr pour leur soutien sans oublier tous ceux qui m’ont aidé dans mon parcours jusqu’à aujourd’hui. Quant à ceux qui désirent me soutenir ou voir mes chansons elles sont sur : https://www.youtube.com/channel/UCWBPCZzMlBq1GiZoFjs-h7w .
Afrique.fr : Merci pour l’entretien.
Propos recueillis par Adolphe BIREHANISENGE