BURUNDI: « ANDY MWAG » LE GUITARISTE QUI CHANTE
De Bujumbura à Kigali en passant par Nairobi Ndabaneze André alias ANDY MWAG n’est pas à présenter. Partout où ce jeune artiste burundais est passé sa touche met tout le monde d’accord sur son talent de guitariste solo. Comme si ça ne suffisait pas on le découvre chanteur. Après une longue tournée dans 15 pays d’Afrique en tant que guitariste d’Yvan Bouravan, lauréat du Prix « Découvertes RFI » 2018 Andy Mwag nous revient avec « Nisaidie » son propre album.
Afrique.fr : Qui est Andy Mwag ? Andy Mwag étant votre nom de scène quel est votre vrai nom ? Quel est votre parcours artistique ? Bref présentez-vous en détails aux lecteurs de www.afrique.fr
Andy Mwag : Mon vrai nom est Ndabaneze André, je suis burundais né en 1990. J’ai commencé en tant que danseur dans un groupe scolaire et après quelques années je rejoins le groupe musical REMESHA BAND et ensuite UMUDIHO GROOVE du CENTRE JEUNE KAMENGE en tant que guitariste soliste. Après j’ai continué à jouer dans des différents Bands de la capitale économique burundaise notamment SIKILIZA BAND, DON BOSCO BAND…d’où je me suis qualifié comme un bon guitariste et entré dans le circuit de show de musique live. En 2010, je sors ma première chanson « NDAGUKUNDA » enregistrée au studio « Menya Media » avec BIG BASS le producteur. En 2011, je fus appelé par KIDUM au Kenya pour jouer dans son groupe BODA BODA BAND. En 2014 je produis une chanson intitulée M’PENZI produite par Rob Mayer & Simon (qui venait d’Angleterre au Studio Don Bosco de Buterere). En 2015, j’avais poursuivi ma carrière musicale au Rwanda avec comme contrats des deux bars et hôtels (pour le Live Band) avec mon groupe VIVA BEAT BAND. De 2016 à 2018, j’écris 4 chansons qui m’ont amené dans l’industrie musicale rwandaise et en Afrique de l’Est. En 2019, je dû voyager avec mon confrère rwandais lauréat du Prix « Découvertes RFI » 2018Yvan Buravan pour une tournée dans 15 pays d’Afrique et en France. Au tout début de 2020 en février, j’ai reçu un appel de nouveau de la maison de production anglaise pour une chanson de « Peace in Burundi » qui sera écrite par moi et Lucy une chanteuse anglaise et produite par Community Albums.
Afrique.fr : J’imagine que « Andy » Votre nom d’artiste vient de «André». Qu’ en est-il pour « Mwag » ? Qu’est-ce que ça signifie?
Andy Mwag : Vous avez raison « Andy » vient de « André » et « Mwag » est le nom de la personne qui m’a enseigné à jouer à la guitare.
Afrique.fr : Comment avez-vous rencontré Yvan Bouravan?
Andy Mwag : C’était au studio «The sounds studio » en 2017 et après nous nous sommes revus dans un concert de saint Valentin la même année. Fin 2018 il m’appelle pour l’aider lors du lancement de son album « The love lab ». Avant la fin de 2018, il est proclamé lauréat du prix découverte et me dit qu’il aimerait que je sois avec lui dans sa tournée. Et voilà.
Afrique.fr : Quels souvenirs gardez-vous de la tournée avec Yvan Bouravan?
Andy Mwag : Tant de beaux souvenirs. J’ai toujours rêvé de voyager grâce à ma guitare et découvrir le monde et l’Afrique en particulier. Aussi je rêvais de rencontrer Claudy Siar un jour et comme j’aimais beaucoup l’artiste OLIVIER NGOMA, j’ai pu rencontrer au moins son fils.
Afrique.fr : Vous venez de sortir un single qui s’intitule « Nisaidie » (« Aidez-moi » en français) et un album du même nom. Vous demandez de l’aide à qui exactement et pourquoi ? Est-ce votre histoire personnelle que raconte cette chanson ?
Andy Mwag : En effet, l’album reflète une partie de mon vécu, j’ai perdu mes parents étant très jeune, mon père est assassiné pendant la guerre du Burundi en 1993. A partir de ce moment-là, notre vie a changé, et surtout celle de ma mère. Elle passait ses journées à chercher comment nous nourrir et nous faire vivre, moi, mon jeune frère et ma petite sœur. Rappelons que c’est la période de l’embargo total pour mon pays, le Burundi. Quelques années plus tard, comme le malheur ne vient jamais seul, ma mère est remportée par la maladie. Alors je suis obligé d’être élevé par mon grand-père. Etant le plus âgé, je me suis senti responsable pour veiller à l’avenir de mon petit frère et de ma sœur. En effet, suite à la crise socio-économique, C’est l’Obscurité totale. Je me devais d’être adulte en bas âge pour sauver les autres orphelins que les parents m’avaient laissés. Après avoir souffert longtemps, j’ai quémandé de l’aide « NISAIDIE ». La vie est devenue presque impossible et je n’arrivais pas à m’en sortir pour sauver les miens. Vivant de foyer en foyer j’ai pu finir mes études secondaires et grâce à l’aide d’un Père salésien Irunga Désiré du Don Bosco. J’ai tenté aussi l’Université.
Afrique.fr : Parlez-nous de votre album « Nisaidie ». Il est composé de combien chansons ? Où a-t-il été enregistré ? Avec quels producteurs ?
Andy Mwag: L’ album est composé de 10 morceaux. Il est divisé en 2 parties (Épisode 1&2), et l’Épisode 1 est déjà sorti avec 5 chansons :
1. Nisaidie 2. Rafiki Badilika 3. I’ll Get There 4. Amarira 5. Your love is my Love
Épisode 2: 6. Umubwire ft IamBlameless 7. Motema 8. Afreeka 9. Meu Amor 10. Crazy For ur Love Je l’ai enregistré à Kigali depuis Février 2019 avec un Producteur Burundais ARNAUD GASIGE. L’album est sorti début 2020.
Afrique.fr : Où se procurer votre album ?
Andy Mwag : L’ album est disponible en écoute et en téléchargement légal sur toutes les plateformes et sur mon site web https://andymwagmusic.com. Les vidéos sur ma chaîne YouTube https://www.youtube.com/channel/UCwQO_eSaRdwzcvCSfKjtvuw
Afrique.fr : Le single « Nisaidie » rappelle les sonorités et le style des chansons de Lokua kanza. Que représente Lokua kanza pour vous ? Quels sont les artistes qui inspirent votre carrière musicale ?
Andy Mwag : Bien sûr que oui, LOKUA KANZA m’inspire beaucoup, sa façon d’arranger, de chanter, d’écrire…Tout m’inspire de lui. Et d’autres artistes chanteurs et guitaristes comme: GEORGE BENSON, JONATHAN BUTLER, JIMMY HENDRIX, ARON NITUNGA, CARLOS SANTANA, JOHN MAYER,…
Afrique.fr : De grand guitariste reconnu dans la région à chanteur où comptez-vous arriver ? Quelle est votre prochaine étape dans votre carrière ?
Andy Mwag: Voyage partout et partager mon expérience avec le monde. J’aimerais aussi bien avoir des contrats pour des festivals, concerts, afin de m’exprimer et faire connaître mon pays le Burundi en particulier et l’Afrique en général.
Afrique.fr : Le concours « découvertes RFI » ça ne vous tente pas ?
Andy Mwag : Oui ça me tente beaucoup. Parce que c’est une bonne opportunité d’être reconnu par tous.
Afrique.fr : Vous qui connaissez la scène musicale de la région puisque vous vous produisez régulièrement à Kigali, Nairobi et Bujumbura, pourquoi selon vous les artistes burundaises ne percent pas plus loin ? Manque de vision ? Qualité́ médiocre de leurs œuvres ? Qu’est ce qui manque ?
Andy Mwag : Franchement au Burundi on a des talents et les meilleurs musiciens et chanteurs de la région. Je pense bien que c’est le manque d’opportunités; nous ne sommes pas bien exposés dans le monde musical.
Afrique.fr : Merci de nous avoir accordé́ cet entretien.
Andy Mwag : Merci aussi Afrique.fr pour le temps que vous m’avez accordé.
Propos recueillis par Adolphe BIREHANISENGE