Auteur : Willy S-O.L (Roc G)
Je me nomme Willy. Grâce à mes études, j’ai été tout d’abord technicien de son. Par la suite, autodidacte et aussi grâce à ma détermination à vouloir acquérir de nombreuses compétences je suis devenu tour à tour : organisateur d’évènementiels, deejay, rappeur, dessinateur. Aujourd’hui, je vais vous parler d’une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, un moment qui dura une dizaine d’années (les années 80), où on m’appelait le plus souvent : Roc G. Ce moment passé dont je vais vous parler, que j’ai décidé de suspendre quelques minutes, l’instant de vous le raconter, voit aussi naître la culture Hip Hop.
Jeune, je grandis dans la tour Gambetta dans le 92, à quelques étages de celui qui deviendra plus tard le leader des Black dragons. Puis au tout début des années quatre vingt, je déménage, je commence une nouvelle vie dans le XVIIIème arrondissement de la capitale, à l’époque qui voit la fin du rock engagé, des yéyés et le début de la pop avec le roi : Michael Jackson. Je suis assez vite sensibilisé par une autre culture, celle des tags que je vois pousser contre les murs, celle de ces nouvelles sonorités qui résonnent des terrains vagues, celle qui va porter le nom de culture hip-hop. Africa bambata (lors d’un concert sur l’esplanade du Trocadéro) et Sidney avec son émission « H.I.P. H.O.P. » (tous les dimanche après-midi) lui donnent ses premières lettres de noblesse. Je me souviens d’ailleurs que mon frère, très bon danseur et breakeur, avait été invité à l’une de ces émissions. Fier, vous pensez bien, je suis posté alors devant le téléviseur à le voir participer sous mes yeux à cette nouvelle culture dite urbaine. Très vite je me mets à m’intéresser à l’état d’esprit et aux actions qu’avaient entrepris les Blacks Panthers pour lutter contre le ségrégationnisme aux Etats-Unis. Peu à peu, de plus en plus de bandes de jeunes issus de quartiers difficiles se créent, puis se regroupent dans l’Ile-de-France, car nous subissions nous aussi un racisme qui persistait avec violence surtout à cause de la montée « skinhead » sur Paris principalement: à Châtelet, à St-Michel et aux Puces. Devant ce constat d’urgence terrible nous nous sommes nous-même organisés et avons monté alors une équipe de sportifs. Faisant parti d’une famille d’amis, on devient vite les RCA un jour d’éveil de nos consciences de l’année 1986. J’en faisais parti aux côtés de : Time, Jason, Crime, Stomy Bugsy, Docteur Grant, Space, Ben J, Fabou etc. … Eux me surnommaient Roc G.
Ministère amer – RCA : http://www.dailymotion.com/video/x72nrg_ministere-a-m-e-r-rca_music
NY shit feat Space (RCA) : http://www.youtube.com/watch?v=VxXMVtynJAM
Les RCA était un groupe sportif et activiste il était souvent accompagné du groupe des BBG (issu de Garges). Certains faisaient parti des RCA et des BBG. Nous étions occupés par nos mots d’ordre envers les jeunes, les entraînements de Boxe-thai, de Kung-Fu, de Yo scenboudo, de Danse. de Rap, du temps passé avec les jolies filles et les championnats de boxe. Nos champions de France RCA en boxe-thai étaient Leroy et Jason qui, eux deux sont mes cadets, il y avaient aussi Xavier Broux. Tous ont gagné plusieurs titres.
Parmi nos sorties déterminantes il y avait les après-midi à la salle du Chapelais que nous organisions et nos moments des activités liées au hip hop, au terrain vague de Stalingrad étaient nombreux. Le grand public pouvait y découvrir les arts de rue, le breakdance où les héros étaient les membres d’Actuel Force, toujours au rendez-vous. Le but était de former une organisation contre la discrimination, la misère du monde et des banlieues.
La réussite de ce groupe est d’avoir acquis notre savoir, la connaissance de notre histoire, savoir d’où l’ont vient et qui nous sommes. La littérature, la politique, la communication étaient nos armes. Cela a contribué aux débuts d’ouverture d’esprit de chaque membre du groupe. Cela nous a aussi permis également d’aider à notre échelle des artistes connus tel que : Stomy Bugsy, Passi …
Les mots prodigués aux jeunes ont toujours été qu’ils ne doivent jamais tuer pour des histoires d’argent sale, de shit, ne pas s’abaisser à la trahison, être le protecteur de son frère. Cela a toujours un état d’esprit que nous n’avons jamais renié alors tachez de calculer avant d’agir l’impact de vos actions.
N’oublions pas les RCA était avant tout une histoire de fraternité, de protection, de respect, chacun était l’ombre de son prochain. L’Union fait la force, ne jamais oublier, qui sont vos véritables alliés.
Auteur : Willy S-O.L (Roc G)