Elle a suffisamment réussit, grâce à sa musique à tisser des ponts solides entre l’Afrique de l’Ouest et du centre. Figure de proue du Hip hop féminin dans son pays le Gabon, Sista Kash est aussi une rappeuse militante pour l’émancipation des femmes sur le continent. Dans sa quête musicale elle a réussit à intégré dans son rap des rythmes traditionnels de son terroir, tout en mettant désormais la langue omyéné au centre de ses préoccupations. Dans cet entretien il nous livre les grandes lignes de son nouveau projet Owanto qui a vu le jour le 12 Avril 2016.
Bonjour Sista Kash , du côté de l’Afrique de l’ouest les gens se posent la question de savoir ce qu’est devenu la lionne de Akademie N Dimension (formation hip hop très populaire vers la fin des années 1990 au Bénin) ? Qu’est ce que vous les repondez ?
Sista : Juste que je suis toujours dans le monde musical. Mon silence est du à un travail de recherche et à la préparation d’un projet qui sortira sous peu.
Il y a 5ans on parlait de ton projet maxi Mipamia sur afrique.fr , depuis ce temps qu’est ce qui a changé musicalement parlant dans la démarche de Sista kash ?
Sista : Je travaille désormais avec un groupe de musiciens et je fais du Live. Je rap toujours mais je me penche beaucoup plus vers du ragga Dancehall dans ma langue , tout en mêlant des sonorités de mon terroir culturel.
Parlez nous de votre dernier single intitulé Owanto.
Sista : Owanto signifie la Femme en mon ethnie. Je suis Africaine et ma province c’est le Gabon (rires…) , aussi mon ethnie est l’Omyènè et dans ce single je dénonce les violences faites aux femmes. Je demande aux hommes de ne pas battre leurs femmes car c’est elles qui donne la vie, c’est elles qui portent le monde, you see ?
Lorsqu’on écoute le morceau on entends beaucoup les percussions de chez toi du côté du Gabon, c’est une facon pour toi finalement de t’affirmer et de dire à tes fan „ Eh oui , maintenant je suis à la maison“ ?
Sista : Oui, c’est mon identité, ma culture et je veux que l’on retrouve ces sonorités dans mes créations. Cependant , j’ai des musiques où l’on retrouve des rythmes de l’Afrique de l’Ouest ou encore des paroles en Fon, une langue du Bénin où j’ai vécu pendant 12 ans.
Pourquoi avoir choisit comme combat, le droit et l’épanouissemnt des femmes en Afrique ?
Sista : Lorsqu’on se rend compte des difficultés dans laquelles elle évoluent , surtout en Afrique, cela nous interpèle énormément, de plus je suis une femme , donc je ressens autour de moi cet état de chose. C’est donc pour moi un engagement obligatoire en tant qu’artiste et en tant que mére de dire haut ce que la majorité de mes consoeurs pensent et disent bas. Dans ce combat j’éssais de leurs dire qu’elles doivent s’autodéterminer et travailler à leurs indépendance afin d’espérer vivre libres et s’épanouir. La femme ne doit plus être en marge des activités qui se font, elle doivent apporter aussi de manière concrête leurs pierre dans nos sociétés . Tic Tac Tic Tac tic tac !!! Emancipation oblige !
Pourtant l’image de la femme Gabonnaise a longtemps été assimilé á la femme suffisante, indépendante, instruite et même très occidentalisée. Confirmez-vous cette vision ou c’est juste un cliché ?
Sista : En tout il ya des exeptions, je ne saurai parlé de cliché. Juste s’émanciper sans oublier nos us et coutumes car la femme africaine est celle là même qui conserve les moeurs. Une femme indépendante oui, autodéterminé mais qui respecte son homme. Une femme qui contribue au bien être de sa famille, son épanouissement. Une femme qui connait ses droits et qui se fait respecter par tous.
Quelles sont selons vous les avancés notables remarquées dans l’amelioration des conditions de la femme au Gabon et en Afrique centrale en générale ?
Sista : Elles sont de plus en plus nombreuses présentes à des postes de responsabilités autant dans le gouvernement que dans des entreprises privées. Elles créeent des structures et sont de plus en plus indépendantes.
Pouvez-vous nous citer les noms de quelques femmes leaders qui émergent du côté du Gabon ?
Sista : Il y a des présidentes d’associations culturelles comme Malanda Moulouamou, des chefs d’entreprise comme Sandra Mahora ou encore dans le Politique Limbourg Iwenga Annie Chrystel Eugénie.Toutes sont des femmes qui émergent bien chacune dans leur domaine.
Comment se porte la scène Hip Hop au Gabon?
Sista : Elle se porte très bien.Il y a beacoup plus d’évènement liès à la street dance, une branche du hiphop mais les artistes produisent beaucoup.
Aprés avoirs passé de longues années à l’étranger comment etiez-vous arrivée á vous intégrer dans la dynamique scène hip hop de votre pays ?
Sista : Je peux vous assurer que ça n’a pas été facile de m’intégrer. Je suis restée en contact avec des animateurs radios et télés depuis le Bénin , j’ai animé dans une Radio urbaine de la place(Urban Fm) ce qui a permis entre autre de rester connecté avec ce beau monde dans le milieu musical avec qui j’ai eu le temps de travailler ; des amis artistes qui ont vécu à l’étranger et qui sont rentrés au pays avant moi.
Comment arrivez-vous à rester constant sur la scène hip hop et musicale en general et où puisez-vous l’énergie necessaire pour toujours garder le morale haut ?
Sista : J’aime ce que je fais, je ne peux pas m’en lasser. L’énergie est divine tout simplement.
Est ce qu’il vous arrive toujours de faire des freestyles innopinés comme c’était le cas dans ce taxi à Lomé lors du tournage du film Doto en Mai 2007 (rires) ?
Sista : Oui, le dernier c’était au Sénégal il y a quelques jours en pleine émission, nous nous sommes bien amusés.
Vous placez le live au centre de vos préoccupations, pour vous c’est important de remettre la musique live à l’ordre du jour ?
Ssista : Oui , car elle se perd. Pour moi le live est l’essence même de la musique. Il n’ya rien de plus beau que de travailler en équipe autour d’instruments . C’est divin !
Lorsqu’on vous demande les Artistes Gabonnais qui ont influencés votre engagement dans la musique vous citeriez qui?
Sista : Lol!!! C’est pas si simple !!! Je dirai Pierre Claver Akendengué, Jazz à la Plantation car mes influences viennent beaucoup plus d‘Haiti et de l’afrique de l’Ouest.
Le producteur Victor de Poq Industri à Lomé dit souvent : „ Sista Kash à toujours un ou deux albums prêt, mais ne les sort jamais, elle est trop exigente envers elle même „ que repondez-vous à cela? Est ce que la nouvelle Sista Kash est prête à sortir enfin son album ?
Sista : J’avoue qu’il m’a toujours enfermé en studio et laissé travailler…bref ! Je suis perfectionniste et j ai finalement compris que pour moi c’est un défaut (rires…) , je me dis que je peux faire mieux et du coup les projets restent en suspend. J’ai de nombreux titres en effet qui ne sont jamais diffusés mais que je retravaille actuelement en live, je peux vous l’assurez j‘ai compris la leçon.
En tant que jeune Africaine, quel regard portez-vous sur l’Afrique de demain? Quelles sont les chances du continent pour pouvoir relever la tête?
Sista : Une Afrique unie, où l’on aurait plus besoin de visa pou aller d’un point à un autre. Une Afrique forte: One aim , One God and One destiny! Celà est possible en apportant chacun notre contribution.
S’il faut présenter un met Gabonnais à un étranger en visite au Gabon , quelle nourriture vous conseillerez ?
Sista : Des couteaux de mer avec du poisson salé accompagné d’un bon manioc.
Des projets en perspective, c’est pour quand l’album ?
Sista : Déjà le single Owanto dont la vidéo a été lancé le 17 Avril 2016 et bien d’autres single.Je ne saurai donné une date exact pour l’album car j’y travaille encore.
Avez-vous un dernier mot à l’intention de nos lecteurs ?
Sista : Tant qu’on vit il y a de l’espoir, il faut garder la tête sur les épaules et ne jamais se décourager , Sista n’abandonne pas, je suis une fighteuse right! Blessings à tous et merci.
Contact Sista Kash :
sistakash@yahoo.fr