
Compétition de Jeux de Cartes / Photo: Jah Love
En mina le terme „adidapé“ signifie un espace où l’on joue à de divers jeux comme (les cartes, adito (awalé), le damier…). Généralement sous l’initiative des habitants eux-mêmes qui s’installent , soit devant les portails de leurs maisons, soit devant un lieux facilement accessible, comme les cafeteria, les dispensaires, des fois même cela se fait spontanément : deux personnes peuvent simplement commencer par jouer et à la fin tout le quartier s’invite et partage à tour de rôle ces moments de jeux...
Dans les zones urbaines, le phénomène se remarque le plus dans les quartiers populaires. L’enseignant chercheur à l’Université de Lomé cyprien Aholou nous dit « aimer souvent venir dans ces lieux où l’on récente le plus la dynamique sociale des populations où tous les sujets qui touchent le quartier sont évoqués, comme les mariages, les naissances, les décès, les affaires, les affaires portés au tribunal coutumier du chef quartier et même de la politique du pays ! »
Les comités de développement des quartiers (CDQ) de Lomé qui sont des structures associatives indépendantes de l’Etat, ce sont vite appropriés ces espaces de jeux pour faire passer les messages sur la santés communautaire, la protection des enfants, les initiatives pour réguler la circulation des voitures dans les zones urbaines, mais aussi sur l’engagement des jeunes á participer au développement participatif du quartier et ça marche !
L’un des grands promoteurs de ces espaces de jeux dans le quartier Amoutivé-Doulassamé fut le vieux Dedo dit « agban dunu ». Il a initié même des tournois de jeux de cartes où les équipes venus des autres quartiers de Lomé viennent s’affronter sur des aires d’anecdotes, de chants, de pseudos de joueurs et des cris de victoires et le quartier vie et le quartier vibre.
L’année dernière l’association Jah Love installé à Agbavi et représentée par un couple franco Togolais on réédité l’expérience et cela a été un succès.

Joueurs de Adito (Awale)/ Photo: Dr
Malgré les caractères positifs que recèlent ces endroits leurs proliférations créent un problème de nuisances sonores lorsque les joueurs surexcités dérangent la quiétude des voisins qui se reposent. Cet aspect relance implicitement le manque d’espaces de jeux dans nos villes Africaines, la construction des infrastructures se fait sans tenir compte de cet aspect fondamental. Heureusement les Comités de développement des quartiers de Lomé ce sont vite appropriés ce problème pour créer des centres polyvalents pour le bonheur des populations. L’un des réalisations grandeur nature de ces centres polyvalents est le centre communautaire de Bê initié dans les années 90 par le comité de Développement de la Zone de Bê (CDB), il comporte aujourd’hui un centre de Santé, une Musée Communautaire, des salles de conférence et des espaces vert bancs publiques, des restaurants avec des le long de la lagune.