Au Burundi d’après 1993, au moment où les enfants pleuraient et leurs mères n’entendaient pas leurs pleurs (tellement les bruits des armes étaient trop forts!), au moment où le pays était à feu et à sang à cause de la plus terrible guerre civile de son histoire, seuls les seigneurs de la guerre avaient droit à la parole. Les prophètes de la haine étaient nombreux et pourtant dans ce brouhaha de bruits d’armes à feux de cris de colère, de douleurs et d’agonie quelques voix timides hors de cette chorale de guerre s’élevaient. Parmi elles, la voix de Black Omega dans son chant «Hahiriwe Abo…» qui signifie « Heureux ceux…». Cette magnifique simple chanson avait un message très désarmant lors de sa sortie et toujours aussi valable aujourd’hui. Il était impossible de rester indifférent pendant ces temps difficiles que vivaient les burundais. Tellement le message était clair et bibliquement réconciliateur. Aucune chance à l’erreur, aucune possibilité à une seconde interprétation. « Hahiriwe abaremesha amahoro, hahiriwe abaremesha urukundo » Heureux ceux qui prêchent la paix, Heureux ceux qui prêchent l’ amour.
D’une bataille à l’autre, cette chanson interpellait tous les burundais, victimes et bourreaux (d’autant plus qu’il n’était pas du tout rare ou impossible de passer d’un statut à l’autre à une vitesse si supersonique !). Il n’y a aucun doute, seuls les artisans de la paix et de l’amour auront droit au bonheur. Quoi que à l’époque le climat n’était pas de fête, cette chanson fut un succès national qui résonnait à tout moment sur les ondes de la RTNB (Radio Télévision Nationale du Burundi) la seule radio de l’époque. Cette chanson fut la colonne sonore importante des temps sombres et elle restera gravée dans les cœurs de plusieurs burundais. Nous avons rencontré Black Omega l’auteur, compositeur et chanteur de ce succès.
– Adolphe B. : Aux plus jeunes qui n’ont pas eu la chance de vous connaitre à l’époque, qui est Black Omega ? Pourquoi Black et pourquoi Omega ?
– Black Omega : D’abord je voudrais remercier Dieu le Tout Puissant qui continue à me prêter la vie, à me donner une bonne santé et à me guider toujours sur son bon chemin. Permettez-moi mon cher Adolphe de vous remercier pour votre invitation.
Black Omega est ce petit garçon du quartier qui est né à Bwiza (quartier de Bujumbura la capitale). Grandit entre les quartiers Bwiza, Ngagara et Gasenyi (à Kamenge) et puis plus tard à Gitega. De Parents et Grands-Parents d’origines rwandaises qui se sont réfugiés au Burundi vers les années 50. En d’autres mots, on peut dire qu’on est Rwando- Burundais. Dès mon enfance, j’ai été élevé et éduqué en grande partie par ma famille paternelle. Et j’ai commencé à chanter dès mon plus jeune âge grâce au soutien et l’influence de ma tante paternelle qui vivait à Gasenyi.
Black, parce je suis trop noir. Au pays, tout le monde m’appelait « Cewusi » en swahili qui signifie « quelqu’un qui est trop noir ». De l’autre coté de l’océan loin de chez nous( en Hollande), même interprétation mais cette fois si en anglais. Eh Black…, hello Black? Good morning Black, how are you Black? Etc… OK, à partir de ce moment, ça commencait à devenir populaire et j’ai accepté l’opinion publique puisqu’on est en démocratie! Donc, je suis Black parce que je suis « Cewusi » et « Cewusi » c’est moi. En plus ça sonne bien.
Omega, si je ne me trompe pas c’est la vingt-quatrième et dernière lettre de l’alphabet grec. Il est souvent utilisé pour indiquer la fin et représente l’opposé du commencement symbolisé par l’ Alpha. Omega, non seulement parce que je suis le dernier fils de la famille, mais aussi en classe par ordre alphabétique mon nom était toujours le dernier. En plus entre parenthèses, j’étais toujours le dernier en mathématiques (ma bête noire). Donc, voilà pourquoi Black et voilà pourquoi Omega.
– Adolphe B. : Depuis ce succès nous avons perdu vos traces (du moins au Burundi). Qu’avez-vous fait depuis? quel a été votre parcours?
– Black Omega : Il y a un proverbe burundais qui dit: »Akanyoni katagurutse ntikamenya iyo bweze ». Je suis parti parce que le destin m’avait obligé à partir. Là où il t’envoie tu ne peux pas refuser. N’oublions pas que ce succès est né dans une période où la situation était très difficile. Période d’amagume (crise), comme vous l’avez déjà cité en haut (« … au moment où le pays était à feu et à sang à cause de la plus terrible guerre civile de son histoire … »). Y’ avait pas moyens d’organiser des concerts. Moments impossibles de se produire comme font actuellement d’autres artistes. N’oublions pas encore mon cher ami, cette histoire terrible et inoubliable le génocide au Rwanda (1994). Pays de mes ancêtres lequel une partie de ma famille a été sauvagement massacrée. Tout ça, avec ce traumatisme, j’ai été obligé de partir d’abord aller embrasser la terre de mes ancêtres pour la première fois de ma vie. Ensuite, aller enterrer et rendre honneur à ma famille (kubashyingura mu cyubahiro en kinyarwanda). A partir de ce moment, je vivais entre Bujumbura-Kigali jusqu’au moment où je me suis retrouvé vers l’autre coté de la mer, avec même message et même visage.
– Adolphe B. : Vous vous attendiez au succès de « Hahiriwe Abo »? Qu’est ce qui vous a inspiré et poussé à lancer un message aussi fort et important bien avant le début de la dernière crise socio politique du Burundi (qui a débuté en 1993)?
– Black Omega : Franchement, je ne m’attendais pas au succès de ce tube. Je n’ai même pas fais des conservatoires pour arriver à ce niveau. Je crois que c’est grâce à Dieu que j’ai eu cette opportunité. Très difficile à expliquer. Ça me dépasse chaque fois que j’y pense. Peut-être, il ya aussi cette influence chrétienne que j’ai eu depuis mon enfance, plus particulièrement chez ma plus chère tante paternelle. Elle était la seule de notre famille qui aimait chanter partout. Soit chez elle à Gasenyi, soit à l’Église Adventiste du Septième Jour de Cibitoke et particulièrement dans des hôpitaux pour les malades (chaque samedi). Je crois qu’il y a aussi cette nostalgie patriotique, le fait qu’elle a vécu en exile depuis longtemps jusque là où on l’a enterré au cimetière de Gasenyi. Chaque fois, elle nous disait qu’ un jour la paix reviendra au pays, elle nous enseignait que la guerre n’est pas bon, vivre en exile c’est pas un souhait à faire aux autres. Elle nous apprenait à aimer les autres, à se pardonner et apprendre à aider les pauvres. La tolérance était le mot d’ordre chez elle. Elle était une mère extraordinaire, pauvre matériellement mais riche du fond du cœur. Elle avait quatre enfants (mes cousins), mais ce qui me touchait le plus c’est qu’à chaque fois qu’elle sortait pour aller faire des achats, ou pour rendre visite aux malades (chez eux ou dans des hôpitaux) ou faire des offrandes (i-sadaka), elle voulait qu’on parte ensemble. Je répète là-bas, elle insistait pour qu’on y aille ensemble. Il me semble qu’il y ait un message significatif et fort sur ce point. Chez elle, j’étais son fils gâté. Son mari était couturier/réparateur des habits (« umutayeri »). Mais si par exemple, elle voit que ton habit est déchiré et tu n’as pas de moyen suffisant pour payer, immédiatement elle lui disait de le réparer gratuitement. Elle était une mère bienfaitrice. En bref, elle était notre « Mère Tereza ». Qu’elle se repose en Paix, Tante Joséphine (Shangazi Yozofina). D’ailleurs, le prochain album que je prépare actuellement sera dédié à elle.
– Adolphe B . : Selon vous les burundais ont ils bien compris et suivi votre message?
– Black Omega : Comme vous l’avez cité: « le message était clair et bibliquement réconciliateur », j’ajoute que le message est simple et pacifique. C’est un message sans frontières et qui appartient à tous. Un message à durée non limitée, qui est adressé à tout le monde et qui fait rassembler toutes les nations. Un message qui fait rassembler le passé, le présent et le futur. Ce n’est pas un message ni de gauche, ni de droite ou ni du centre, plutôt c’est un message de peace and love. C’est un message magique qui réconcilie tous, politiciens et non politiciens, religieux et non religieux, croyants et non croyants. C’est un message qui n’a pas de limite d’âges ou du sexe. Bref, c’est un message universel.
Au peuple qui a soif de la paix durable, au peuple qui en a marre de la guerre, je pense qu’ils ont bien compris le message. Mais, il a fallu de la patience et du temps pour le suivre, car construire une maison ça demande du temps. En plus une douleur ne peut pas disparaitre d’une seconde à l’autre. Il a fallu du temps pour se réconcilier et se reconstruire. Et puis, il faut pas oublier qu’on a versé beaucoup du sang. On a perdu beaucoup des frères et sœurs. On a perdu des parents, des amis et des voisins. Les gens innocents ont perdu leur vie. Le peuple en a marre de ce qui s’est passé. En plus les gens sont fatigués d’abandonner leurs maisons et de fuir leur pays. A mon avis, je pense que tout le peuple a bien compris qu’ on a soif de la paix, une paix durable, une paix sans frontières, une paix pour toujours.
– Adolphe B. : La version originale (de l’époque) de cette chanson n’était pas Reggae or maintenant vous faites une musique 100% Afro-Roots Reggae, pourquoi ce changement de style?
– Black Omega : Parce le monde change et évolue (rire). Oui, le reggae c’est notre histoire et en particulier c’est mon histoire, mais aussi c’est mon feeling. Le reggae, c’est toutes ces étapes vécues d’hier et d’aujourd’hui. Il fait partie de mon éducation. J’ai adoré du reggae depuis mon enfance. Et je ne sais pas pourquoi ce « virus » au rythme de « roots-batimbo » historiquement d’origine africaine et qui s’est installé un jour en Jamaïque, m’a attaqué dès mon plus jeune âge. J’ai grandi en jouant et en dansant au rythme des tambours batimbo (« ingoma » ayant même tempo et rythme que du reggae). J’ai grandi en écoutant Bob Marley +, Peter Tosh +, Burning Spear, Bunny Wailer, Jimmy Cliff, Steel Pulse, Culture (Joseph Hill +), Israel Vibration, Alpha Blondy, Lucky Dube +, etc… Et j’ai eu l’opportunité de rencontrer certains d’eux, d’échanger culturellement avec eux. Artistiquement parlant, ça m’a aidé et enrichi. Tous ces bombardements de sons m’ont donné un gout de plus à aimer et à chanter du Reggae.
Oui c’est vrai la version originale de Hahiriwe Abo (de l’époque) que j’ai intitulée: »Hahiriwe Abo (Old Version) » n’était pas au rythme Reggae. Il a été crée en rythme zouk traditionnel Rwando-burundais. J’ai voulu mélanger les deux cultures non seulement parce qu’elles m’appartiennent, mais aussi parce qu’on est les mêmes. Mêmes langues, mêmes cultures, on se marie ensemble, mêmes nourritures, collines et montagnes identiques. Logiquement, je ne sais pas ce que cherchait ce monsieur qui a tracé cette frontière rwando-burundaise. Quand je suis au Burundi, je suis chez moi et quand je suis au Rwanda, je suis à la maison. Il y a pas de différence. D’ailleurs on est « Pays des Milles Collines ». Cette version a été enregistrée à Bwiza (mon quartier natal) dans un petit studio d’Africa Nova (icône de la musique burundaise). Composé et arrangé par moi même en collaboration avec un burundais Africa Nova et un rwandais Abel Ufitamahoro (membre de l’orchestre Ingeli décédé lors du génocide au Rwanda. R.I.P brother Abel). C’était le seul studio d’enregistrement qui existait à l’époque et accessible financièrement parlant. Mon rêve était qu’un jour, « Hahiriwe Abo » renaitrait non seulement en rythme traditionnellement zouké-show mais aussi en style Roots-Reggae & Dub. Il a fallu de la patience.
– Adolphe B. : Que représente pour vous la musique? Est ce juste une passion ou un métier? Est-ce que vous vivez de votre musique?
– Black Omega : La musique pour moi d’abord est un moyen de communication. C’est le seul moyen de transport qui me permet de voyager et de rester en contact avec le monde entier en particulier mon public. C’est mon arme qui me permet de défendre mon public devant une telle situation. Depuis mon enfance, la musique a occupé une grande place soit dans les bons moments comme durant les moments difficiles. C’est dommage que je n’ai jamais eu un soutien ou un encadrement artistique de la part de toute ma famille. Seule ma tante paternelle m’a appris à chanter chez elle, ou à l’Église. Musicalement, c’était la seule membre de ma famille qui me soutenait. Le reste s’y opposait, pour eux faire de la musique c’est du banditisme, un métier sans avenir.
Pour moi, la musique ce n’est pas seulement une passion, c’est aussi un métier comme tant d’autres. Il y a ceux qui gagnent leur vie grâce à la musique. Il suffit d’être sérieux dans ce métier. Il y a tant d’ activités et tant de projets à réaliser. C’est un travail qui demande beaucoup de soutiens, beaucoup d’efforts, d’énergies, de patience, de courage et des moyens. Il faut travailler très fort pour vivre de la musique. Surtout ça demande une grande bénédiction de Dieu.
– Adolphe B. : Vous vivez maintenant en Hollande depuis 1998. Pourquoi les artistes burundais quittent ils le pays ? Qu’est ce qui manque au pays? Pourquoi la musique burundaise ne décolle pas au même rythme que les autres musiques africaines? Que pensez vous du show biz burundais? Quels remèdes ?
– Black Omega : Oui ça c’est vrai vous avez raison. Comme dit le proverbe: »Akanyoni katagurutse ntikamenya iyo bweze ». En général, des artistes sont comme des oiseaux migrateurs. Si ça ne va pas ici, il faut aller essayer là-bas. Et si ça continue à t’emmerder ici, va tenter de l’autre coté. C’est comme ça. Si ton œuvre n’est pas apprécié ici, faut pas baisser tes bras va la présenter de l’autre coté. Peut-être ta chance t’attend là-bas. A mon avis, ce ne sont pas des artistes burundais seulement qui quittent leur pays mais c’est partout. Même en Europe, même aux États-Unis, même au Canada ou ailleurs. Ils quittent parce qu’il y a une cause ou parce qu’il ya un motif qui les obligent de partir. Ça dépend aussi de la situation dont on vit. Il y a par exemple: un manque de soutien, manque des sponsors, une promotion insuffisante là-bas (au Burundi). Aussi l’insécurité dans certains pays pousse les artistes à quitter.
Pour que la musique décolle, tout dépend du comportement de l’artiste et de sa compétence. Il faut qu’il travaille d’abord sur son œuvre d’une façon appréciable. C’est à dire bien composer et faire des bons arrangements. Il faut qu’il y ait une bonne organisation. Avoir un bon manager, un bon producteur et un bon distributeur. Il faut qu’il y ait une communication solidaire entre l’artiste et son équipe. Bien sur les institutions chargées pour la promotion de la culture en général doivent travailler aussi correctement et soutenir des artistes. Sans oublier le travail sur les statuts des droits d’auteurs. Il faut éliminer ce système de piratage. Par exemple, un artiste fait sortir son album aujourd’hui et demain il est piraté. Il faut que les gens qui exploitent les œuvres des artistes sans autorisation soient punis d’une façon remarquable. Les médias (radios, télé, journaux, internet, etc…) occupent aussi un rôle important pour la promotion en général.
Autre handicap chez certains artistes, c’est cette manque de solidarité artistique. Si par exemple un artiste arrive à un certain niveau d’évolution, il croit que c’est fini. S’il gagne peu d’argent, il se croit roi de la terre et ne pense pas à aider les autres pour qu’ils avancent tout comme lui. L’égoïsme. Il faut effacer toutes ces histoires des jalousies et des concurrences. Ça ne construit pas plutôt ça détruit et ça déshonore. Il faut qu’il se démocratise pour que demain il mérite son honneur. Il y a aussi cette influence occidentale. Tout le monde veut être Michael Jackson, 50 Cent ou Bob Marley. Peu d’artistes parviennent à garder leur originalité.Voyager c’est bon pour avoir une inspiration mais garder toujours l’identité originale, c’est rendre honneur à ta culture et à ta personnalité.
– Adolphe B. : Parlez nous de votre nouvel album qui vient juste de sortir (le 1er septembre 2010). Au de là du remix de « hahiriwe abo » , une chanson que les burundais ont tant aimé, à quoi devrons nous attendre dans ce nouvel album ?
– Black Omega : Il y a tant d’espoir, tant de joie et tant de bonheur dans ce nouvel album. C’est vers début 2010 où on a commencé à réaliser sa maquette au studio. C’est un « come-back » d’un artiste qui était parti à la recherche et à la découverte des nouvelles idées. Il a fallu d’une grande patience et d’un travail artistique remarquable. Toujours même message de réconciliation, d’espoir et d’amour. Même originalité, même lyrics et même feeling de composition. Après sa sortie, le public a été très content. C’était comme des retrouvailles entre deux personnes qui viennent de se rencontrer après plusieurs années sans nouvelles de chacun. J’ai reçu beaucoup de messages de félicitations et d’encouragements (des appels, e mails, livres d’or, etc ). Il a été réalisé en quatre différentes versions: Version Reggae, Version Zouk, Version Dub et Radio Edit. Il a été enregistré, arrangé, et mixé aux Pays-Bas en collaboration avec mon producteur hollandais Asher-E. Il a été officiellement sorti au marché en date du 1er Septembre 2010. On peut le télécharger sur internet (i Tunes, Amazon, Fnac, etc) ou faire une commande à partir de mon site officiel: www.blackomega.nl. En envoyant un messages sur: info.blackomega.nl
Cet album est aussi une préparation d’un autre futur album qu’on est en train de préparer. Son titre reste toujours inédit, mais ce que je peux vous garantir, il est 100% Afro-Roots Reggae. Et le public ne sera pas déçu. Un groupe d’artistes professionnels s’en occupent.
– Adolphe B. : Votre album s’appelle « Hahiriwe Abo (Happiness) » ? Pourquoi ce titre ? Est-ce que Black Omega est un homme heureux ?
– Black Omega : Si vous observez attentivement mon visage, qu’est ce que vous voyez? Ce n’est que de la joie. Donc, c’est un signe qui montre que je suis heureux (rire). La tranquillité, la tolérance, la sagesse, le respect, la simplicité et la méditation font partie de mes caractères. J’ai été éduqué par une famille dans laquelle la joie avait un rôle important. C’était une famille moyenne qui n’était ni trop riche ni trop pauvre. C était une famille extraordinaire et exemplaire dans laquelle l’amour occupait une grande place. J’ai vécu une vie simple mais remplie de bonheur. Pour qu’il y ait la paix, il faut l’amour. Et pour qu’il y ait l’amour, il faut la paix. Sans paix, pas d’amour et sans amour il n’y a pas la paix. Si la paix et l’amour gagnent, c’est toute une gamme d’harmonie et de la joie qui gagnent. A ce moment, c’est du bonheur total. C’est ce qui manque au monde actuellement. C’est ça que le monde a besoin. C’est ça « Hahiriwe Abo (Happiness) ».
– Adolphe B. : Je sais que vous faites des concerts variés en Europe. A quand un concert live en Afrique en particulier au pays ? Quels sont vos projets futurs ?
– Black Omega : Actuellement, je suis entrain de faire la promotion de « Hahiriwe Abo (Happiness) », mais en temps même je m’occupe de la réalisation de ce futur album dont je vous ai déjà parlé. Dès qu’il sera fini et sorti (inchallah = si Dieu le veut), je pourrai planifier d’aller en Afrique. Mais pour l’instant je me concentre avec mon producteur pour finir ce projet. Et vous savez que quand on est en studio, on est dans un autre monde. En plus, je suis à la recherche d’un manager avec qui je souhaiterais travailler ensemble pour certains projets futurs soit en Afrique, en Europe ou ailleurs.
– Adolphe B. : L’on vous croyait artiste chanteur, compositeur seulement et voilà que l’on découvre sur votre site: http://www.blackomega.nl vos talents de peintre. Depuis quand exercez-vous cet art ?
– Black Omega : Dieu m’a prêté un don d’être à la fois artiste à double disciplines (la peinture et la musique). A l’exception de la musique, c’est à l’École d’Arts où j’ ai commencé à apprendre à manipuler le pinceau de « Vincent Van Gogh » et de » Pablo Picasso ». Quand’ j’étais petit, ma tante paternelle était ma source d’ inspiration, non seulement par sa voix d’ange, mais aussi par sa façon dont ses mains mélangeaient des couleurs pour avoir une harmonie. Elle faisait de l’artisanat. Elle se débrouillait pas mal en concevant des pagnes, des nattes, des bijoux traditionnels, etc… Je me souviens qu’ elle me demandait d’aller creuser avec mes amis d’enfance cette craie de la colline de Gasenyi (« ingwa ou irangi ryo mu Gasenyi »), qui est riche pour la décoration. Souvent on allait ensemble mais c’était toujours au rythme des chansons traditionnelles. Un bonheur artistique. Je crois que c’est à partir de là que cette folie de mélange des couleurs a débuté.
– Adolphe B. : J’ai été particulièrement attiré par le tableau intitulé « Les Machettes en Activités ». De quelle activité s’agit il ? Qu’avez-vous voulu exprimer ?
– Black Omega : Vous savez dans mon « Atelier Magique », il y a beaucoup de maquettes de dessins déjà conçus et beaucoup des coupures des morceaux des journaux. Il y a aussi beaucoup des tableaux de peinture que j’ai déjà réalisés y compris des photos. Parmi ces tableaux, il y a ceux qui ont été déjà exposés dans des grandes expositions internationales (biennales) ou dans des galléries. Il y a par exemple: « Les Autoroutes de l’An 2000 », « A quand la Liberté? », « Les Machettes en Activités », « Traumatisme », « Cicatrices Inoubliables », « Retour », « Chérie Tantine », « l’ Ensemble », « l’ Unité », « l’ Amour », « la Paix », « Le Pardon », « La Réconciliation » ou « Passé-Présent-Future ». Concernant à votre question, « Les Machettes en Activités » est un résumé sur le génocide au Rwanda de 1994. C’est une œuvre qui représente tous ces millions d’ innocents, qui ont été massacré injustement par l’aide des machettes et des gourdins. De mon coté, le tableau explique comment une grande partie de ma famille qui était au Rwanda a été sauvagement tué. C’est un tableau aussi qui a donné beaucoup d’inspirations aux écrivains régionaux et internationaux concernant leurs écritures sur le génocide au Rwanda.
– Adolphe B. : Merci pour l’entretien.
– Black Omega: C’est moi qui vous remercie.
Propos recueillis par BIREHANISENGE Adolphe.
Hahiriwe Abo (Official video clip):
Hahiriwe Abo (Reggae Version):
Retrouvez l’art de Black Omega sur:
http://www.blackomega.nl
http://www.myspace.com/rasblackomega
Pour ceux qui souhaitent faire des Contacts avec Black Omega:
– Info : info@blackomega.nl
– Booking & Management : bookman@blackomega.nl
– Téléphone : 00 31(0) 615218839
High brother,
Congratulations. Long live to you and your music. SONGA MBELE. But do not forget painting. I like your painting.Keep in your mind that our beloved parents are watching us from the heaven.We do not have right to deceive them.
PEACE & LOVE.
JM BYAKWELI
Your grand brother.
Yep!
Voila une nouvelle interressante et rafraichissante…
Poussez poussez…
Très bon article illustré en plus c’est la classe…
I’m so proud of you bro, keep it up
Great job man.
Bravo.
RESPECT.
Welcome back again bro.On attend ton album.
Biz
Fifi