Des personnages énigmatiques qui semblent être des éléments incontournables d’un environnement en plein décadence, par là des sphères qui nous renvoient à l’image des astres, un peu partout des points d’interrogations. Voila une description parmi tant d’autres qu’on peu faire à l’une des toiles grand format de Fulbert Makoutodé dit Makef, étoile montante dans le monde des arts plastique au Benin. Il s’apprête, avec deux de ses compères Grek et Zount à exposer, courant Janvier 2011, à l’espace Culturel Artisttik Africa à Cotonou. Cette exposition vient suite à une résidence de création de trois mois organisé par le groupe Artisttik Benin. C’est en pleine création que l’artiste a accepté répondre à nos diverses questions.
Par fO-Mê (de retour de Cotonou)
– Dans quelle démarche s’inscrivent vos créations ?
D’abord merci pour l’opportunité que vous m’offrez. Il faut dire que ma démarche en tant que plasticien est que je mets l’homme au centre de ma création. Si l’on observe bien les choses on se rend compte aujourd’hui que l’être humain est responsable des fléaux qui menacent notre société : la pollution, la déforestation, les génocides, les conflits de tout genres, et donc il est plus qu’important de tirer sur la sonnette d’alarme afin de mettre l’humain devant ses responsabilités ; nous en avons besoin afin de bâtir un autre monde moins douloureux, où nos enfants pourront grandir en sécurité…
– Justement parlant des arts et de la culture pensez vous qu’ils constituent véritablement des outils de sensibilisation et de prise de conscience dans nos pays Africains ?
Mais bien sûr, les populations se retrouvent facilement lorsque les artistes s’expriment, ils sont rassurées lorsque leurs vedettes, leurs artistes favoris montent aux créneaux, cela se passe naturellement, alors qu’à l’opposé les discours politiciens, démagogiques ne trouvent plus de crédit auprès des populations. Malheureusement, en Afrique les arts et la culture sont relégués au second rang. 50 ans après les indépendances, nos pays n’ont toujours pas de politique culturelle et à force de gober allègrement la culture Occidentale nous sommes devenus au fil du temps des sous produits de l’Europe et c’est dommage. A ce niveau encore nos politiques ont échoués. Heureusement qu’on observe de plus en plus de structures privées sur le continent qui créent des espaces où se diffusent les créations. Je pense que ces initiatives sont vraiment à encourager. Sincèrement.
– Aujourd’hui on découvre un autre Makef, avec en préparation des toiles de grands formats. Pourquoi le choix de confectionner des toiles de grandes dimensions ?
Je crois que c’est toujours dans ma démarche d’interpeller et de sensibiliser, sauf qu’avec les grands formats, je me lâche, j’essai d’explorer mes possibilités de création. Cela me permet de m’affirmer autrement en tant que plasticien.
– Quels matériaux utilisez-vous souvent pour réaliser vos toiles ?
J’utilise souvent de l’acrylique et des fois la peinture à huile. Mais mon feeling est beaucoup plus dans la peinture acrylique. En ce qui concerne les supports, je choisis les toiles qui puissent résister longtemps, c’est important le choix des supports surtout pour les œuvres grands formats.
– Vos toiles sont vraiment immenses, nous avons par exemple des œuvres de 4 X 2,50 m. Cela vous prend combien de temps pour réaliser une toile grand format.
Je peux mettre une à deux semaines cela dépend de mes inspirations. Vous savez quant on réalise une toile ce n’est pas que des traits et plusieurs couches de peintures mais c’est un véritable dialogue qui s’instaure entre le plasticien et son œuvre, il faut faire appelle à toutes ses capacités créatrices.
– Quel est ton mot de fin à l’endroit de la jeunesse africaine qui aimerait percer dans le domaine des arts plastiques?
Ah ça ! C’est en travaillant dur qu’ils peuvent y arriver. Ils ne peuvent marquer leurs temps qu’en faisant beaucoup d’efforts et de sacrifices. Je sais que ce n’est pas souvent facile en Afrique de s’affirmer en tant qu’artiste mais il faut croire en ses rêves et explorer toutes ses limites.
Je profite de cette opportunité pour remercier afrique.fr pour m’avoir accordé cet entretien, bon vent pour la suite de vos entreprises.
– Pour plus d’infos sur le vernissage qui se tient ce janvier 2011 dans le hall d’Artisttik Africa à Cotonou, consulter le n°16 d’Artisttik mag « jamais deux sans trois… », ou visiter le site web www.artisttikafrica.com