La nouvelle tchatche hip hop nous vient du pays des hommes intègres avec la sortie le 15 Mai de l’album Ouagadougou Zone. En prélude à cette sortie les internautes ont eu l’agréable plaisir d’écouter les titres Démocratie foutaise de Al Peco et le morceau éponyme Ouagadougou Zone. L’album contient au total vingt titres interprétés par treize « melting good singers », une invitation à découvrir ou à redécouvrir le hip hop Burkinabé en plein effervescence.
>Par Mensan Videha(Fo-mê)
L’initiative nous vient du plus Africain des Dee Jay Français David Giorgi aka Dj Gold, patron de la désormais célèbre studio d’enregistrement Gold’nBeaz Records.
A la question de savoir s’il y a une raison profonde à ce projet, l’affirmation semble surgir, car outre la richesse des programmations musicales assez éclectiques (Rap, Ragga, Soul et chansons Africaines), Ouagadougou Zone s’inscrit dans une démarche militante comme le souligne Dj Gold lui-même dans une interview accord au journal Français La Tribune : « c’est un peu un projet d’activiste, d’exporter une vision musicale particulière, celle du hip hop burkinabé featuring le monde ».
Pour comprendre mieux ce projet, il est important de connaître le parcourt de ce « toubab Africain » (Dj Gold) qui l’a produit.
Gold, un Dj pas comme les autres…
Né dans la banlieue de Grenoble en 1982, c’est l’Afrique et plus précisément la côte d’Ivoire et le Burkina Faso qui l’ont vu grandir. Formé à la trompette et aux percussions très tôt, il découvre les platines et le Dee Jaying à son retour en France en 1998. Il se lance alors dans la musique Hip Hop et gravite dans le giron de l’Association CH2 (Grenoble) organise et mixe dans différents évènements et soirées, co-anime une émission hebdomadaire de 2h (check ça !) sur New’s Fm 101.2. En 2002 il intègre le collectif « Konvoyeurs de son » (Rappeurs et Beatmakers), donne des ateliers d’écritures, de deejaying, de MAO (Musique Assisté par Ordinateur) et de technique de son dans divers structures associatives et sociales de Grenoble et son agglomération (Ecole de Musique Satie et MJC de St Martin d’Hères). Il monte la même année le groupe Ossmoz avec spécial’az , produit et réalise avec la participation de Stracho Temelkovski (bassiste et guitariste de Antonio Placer) le maxi «Clair Obscure». Plus rien n’arrête désormais Gold, il monte en 2005 son studio d’enregistrement dans le Drôme (26) où il produit deux titres avec WAFANDE (Danemark), mais l’envi de renouer avec l’Afrique était plus forte, il déménage alors son studio pour l’implanter à Ouagadougou où il fit la connaissance de la pluspart des artistes de de l’album Ouagadougou Zone, mais également des artistes prestigieux comme le Reggaman Guinéen Takana Zion, le bassiste et arrangeur Sylvain Dandou (Alpha Blondy), Kaddy Diarra, le Groupe Yelen, mais également 100Kara & Mass l’Amer du collectif OBC (Burkina Faso) et Al Peco (Mali/France). Grâce à ses divers talents (beatmaker, Dj, Ingenieur Son et lumière) Gold a participé en Afrique à des évènements culturels d’envergure internationale comme le Festival des Nuits Atypiques de Koudougou pour le groupe Dumba Kulture sur une création qui mélange instruments traditionnels et platines. Au dernier FESMAN (Festival Mondiale des Art Nègres), tenu au Sénégal, il était aux côté de la troupe Faso Danse Théâtre sur la pièce « Babemba » et à plusieurs reprises il était présent au Festival Waga Hip Hop et au H-Wassah-H festival avec le groupe FASO- KOMBAT (comme Dj).
Bienvenue dans la zone !
L’Album Ouagadougou Zone est d’une qualité impressionnante, rien à envier aux productions des gros majors en Europe ou aux Etats Unis.
Sur Ouaga Zone certains programmations et mixes scratchs renvoient directement aux sons ambiancés des tam-tams Africains comme l’illustrent bien les titres Nonda de Perfecto, et Bine Elam du groupe Poètes Fysiks (Gabon). Entre le style « old timer » de Romisten (co-sociétaire du groupe Ouagalais Attentat et du collectif Institut 9-7) et du Rap de Smarty (Yelen) il n’y a qu’un pas, et le pas est vite franchit par Wendlamita Kouka, Zion Riddim, 100Kara & Mass l’Amer, Faso Kombat, Perfecto, Palingui, Dumba Kultur, tous ces rappeurs avec leurs styles afro hip hop ont richement colorés l’album Ouagadougou Zone.
Eclectique est cette scène Hip Hop Ouagalais qui dépasse désormais les frontières du Burkina Faso.
Art Melody et Joey le Soldat l’avaient déjà prouvé avec leur dernier Waga 3000, enregistré à Gold’n Beaz Records , il nous revient sur Ouagadougou Zone avec leur désormais style à cheval entre rap et style électro. Yili Nooma la seule artiste féminine présente sur cet album nous gratifie d’une belle soul africaine reposante et rafraichissante. Il faut justement avoir un regard d’un avertit de la chose hip hop made in Africa pour réussir à faire travailler tous ces talents, car faire bosser ensemble tous ces artistes n’est pas une sinécure. Sur Ouaga Zone on prend plaisir à écouter aussi les flows du rappeur Malien Al Péco, qui se posent agréablement sur les beats de Dj Gold, tout comme ceux du rappeur Brésilien Tupan, le français Baltik et bien entendu les Poètes Fysiks (Gabon), car « si les origines sont parfois différents, du Brésil à la France en passant par le Gabon ou le Mali, tous (artistes présents sur cette compile) vivent ou ont vécu au Burkina » explique Dj Gold. Toute la poste production et la communication ont volontairement été réalisé en France dans la Drôme (26) où dorénavant le studio et label GOLD’N BEAZ records est installé, afin de mieux faire le lien entre les artistes du Burkina Faso, le public et les médias européens et internationaux.
Ouagadougou Zone s’exporte partout dans le monde (sans frais de port) et sur le site goldnbeazrecords.bandcamp.com, n’hésitez pas à vous procurer cette merveille.
Fiche technique :
Auteurs: Romain Camier (#1,#8), Tupà Igleses (#1, #6, #20), David Giorgi (#1), Gansoré Azata (#2), Sawadogo Joel
(#3), Sankara Abdoulaye et Sankara Souleymane (#4), Baldik (#6), Stephane Tapsoba (#6, #15), Louis Salif Kiekieta
(#8), Wendlamita Kouka (#7), David le kombattant et Malkhom ( #10), Ken kiz et Ngongul the black man (#11),
Art Melody (#12), Segda Parfait (#14), Palingui (#17), Al Peco (#18), Sini Moulaye et Alkabore tega wende (#19
Musiciens additionnels: kora#2 Domba Sanou et Guitare#18 Tirler Andreas
Musique, production et réalisation: David Giorgi ‘‘Dj Gold’’ (goldnbeaz@hotmail.com)
Artwork et illustration: Yannick Giorgi (giorgiyannick@free.fr)