14 juillet 2010, les troupes militaires de l’Afrique francophone défilent en grande pompe sur les Champs Elysée à Paris, c’est la date qu’a choisit le Centre Mitro Nunya pour la projection du street documentaire Hip Hop Doto dans le cadre du lancement du festival Emomé («La Rue » en Minà), simple coïncidence ou c’est ainsi voulu par les organisateurs ? En tout cas c’est un Rendez vous que les artistes Rappeurs du film n’ont raté sous aucun prétexte pour continuer par sensibiliser sur l’impacte négatif de cette relation mafieuse françafrique sur l’avenir des jeunes au Togo
Il sonnait dix huit heure quarante quant les premières images de « lomelankolik Vidéo Mixtape » déchirent l’obscurité pour se poser sur l’écran en tissu aménagé au bord de la petite ruelle à l’entrée du Centre Mitro Nunya situé dans la tranquille banlieu d’Adjidogomé,, les jeunes du quartier déjà avisé de la tenue de l’évènement viennent prendre place derrière l’appareil de projection qui vomit des images des artistes hoppopiens comme Dellah, Balles 2 Rimes ,Yob, Sister Kash, Gramey, Jeffrey, Clan Panthéon , Osara et autres ;un avant goût au film principale Doto silence qui une fois le publique réunit autour de dix neuf heure a été projeté aux jeunes d’Adjidogomé qui n’ont laissé échapper aucune miettes d’images.
Une quarantaine de spectateurs et une délégation de six jeunes Burkinabé venus dans le cadre du festival Emomé ont découvert pour la première fois.le film Doto qui suscite toujours de l’intérêt et de l’engouement trois ans après sa sortie ,en témoigne les innombrables questions qui ont été posées à Horus (Bal 2 Rimes), Fo-Mê (Dzokukay), et Do On G pendant le temps du débat: Quel est le regard actuel des artistes du film par rapport à la situation actuelle du pays ?,Pourquoi les pays d’Afrique Francophones n’arrivent ils pas à réaliser un développement économique conséquent ?,Comment rompre avec la relation françafrique pour permettre aux pays francophones d’Afrique de pouvoir réellement évoluer ? Quelle est la solution pour sortir de la misère au Togo? Comment faire pour que les artistes puissent réellement vivre de leur art au Togo ? ,
« Rien ne change dans ce pays c’est toujours le statut quo, on vit continuellement une situation de mensonge recouvert de plusieurs couches de vernis pour faire croire à l’opinion internationale que tout vas bien au Togo , c’est comme le dis si bien ce journaliste ‘le peuple vit dans la misère et les pieds dans l’eau (suite aux pluies diluviennes qui se sont récemment abattus sur la capital entrainant des inondations dans les quartiers de lomé)et le président Faure lui vit dans les aires’ /Ndlr : allusion aux multiples voyages du chef de l’Etat en Europe, voyages de tourisme pour certains, qui n’apporte aucun resultat pour d’autres et qui se fait sur le dos du contribuable togolais /, on a l’impression de vivre dans un pays où il n y a pas de dirigeant pour soulager la souffrance des peuples » explique Horus’ « forcément si les pays francophones d’Afrique n’arrivent pas à évoluer c’est en partie à cause de cette relation françafrique qui est floue, une relation qui profite beaucoup plus à la France et à ses amis au pouvoir qu’aux peuples africains et notre démarche en tant que rappeurs c’est de tirer la sonnette d’alarme et rappeler à nos politiques qu’à cette allure il y a danger à l’horizon » intervient f0-Mê « il faut que nos dirigeants commence par instaurer un développement sud-sud, qu’est ce qui marche au Ghana et qui peut faire développer le Togo ? Comment les politiques Béninois malgré le fait qu’ils n’ont pas le phosphate, du fer ou du pétrole arrive à faire développer leur pays ? Quelle leçon faut-il tirer de nos erreurs du passé pour pouvoir mieux rebondir ? C’est seulement lorsque nos dirigeants feront l’effort de répondre à ces préoccupations que nous pouvons parler de développement durable » conclut fO-Mê
Répondant à la question du développement du secteur culturel, Do On G répond que « c’est d’abord une question de volonté politique, après 50 ans le bilan culturel est plus que négatif dans nos pays Africain on se rend compte qu’on n’a pas réellement un marché, que les œuvres ne sont pas protégés, les rares mécènes qui sont là, préfèrent produire de la musique de fête avec des BCBG (Beaux culs Belles Gos) et c’est ainsi qu’on a dansé pendant 50 ans sans comprendre que la musique peut être un véritable outil de développement ; heureusement , des artistes africains comme Tiken Jah Facoly, Didier Awadi, Youssou N’dour, Salif Keïta,feu Myriam Makeba,Johnny Clegg et d’autres ont prouvé par leur engagement que la musique peut réellement concourir au développement du continent. » et il ajoute que « c’est pour cette raison que nous soutenons l’initiative du centre mitro nunya, ce festival s’inscrit dans la bonne logique »
En ce qui concerne le choix de la date du 14 juillet 2010 pour le lancement de ce festival, le Directeur du centre le français Sébastien Alzerecca (Zoul pour les intimes) répond que c’est purement une coïncidence et que lui personnellement ne se sent pas lié à cette fête d’indépendance de la France.
Finalement les jeunes d’Adjidogomé étaient plus que satisfait de découvrir ce film et de pouvoir échanger avec les artistes du film présents à cette soirée.
Par f0-Mê