Ba Cissoko Connu à l’étranger comme étant un groupe qui fait la fierté culturelle de la guinée, le groupe électro traditionnel Ba Cissoko vient de fêter ce dimanche 13 Décembre à la plage rogbané de taouyah (Conakry) ses 10 ans d’existence à travers le monde entier.
A cet effet Afrique.FR reçoit pour votre plaisir Ba Cissoko membre fondateur du groupe afin de nous parler de ce collectif qui a tourné dans presque tous les quatre coins du monde.
– Pour le plaisir des internautes, veuillez vous présenter.
Ba Cissoko : je m’appelle Ba Cissoko, j’ai formé le groupe Ba Cissoko il ya maintenant 10 ans et c’est pourquoi nous avons fêté nos 10 ans d’existence à Marseille et ici en Guinée ce dimanche 13 Décembre à la plage de rogbané de taouyah. Je suis avec mes frères cousins alors une famille, il ya deux koras dans la formation une acoustique et l’autre électrique. L’électrique c’est mon cousin Sékou qui la détient, moi j’ai la kora acoustique et le chant ainsi que le tamani, il ya aussi deux guitares une basse et l’autre électrique puis la percu donc nous sommes cinq musiciens sur scène.
– Parlez nous de vos débuts dans la musique.
Ba Cissoko : J’ai trouvé la music dans ma famille, mon père jouait de la kora .Tout au début moi j’étais plus intéressé par le foot Ball, cela n’a pas empêché mon père de m’inciter à prendre la kora car cela me servira un jour d’après lui. Donc dans mon village natal à 600km d’ici c’est-à-dire à Koundara, mon oncle le grand maitre M’bady Kouyaté père de Sékou et Kourou qui jouent avec moi, l’homme qui a fait le tour du monde avec le ballet africain qui par après a donné naissance à l’ensemble instrumental de guinée m’a recommandé de faire en sorte que la kora ne disparaît pas dans la famille, si tu t’y mets tous les autre jeunes qui viendront après toi suivront la ligne. Heureusement je me suis mis à l’épreuve et j’ai commencé à voyager avec lui dans les villages pour apprendre la kora. J’ai même eu à parcourir plein de pays de la sous région pour cette cause. De retour à Conakry il m’a fait intégrer au théâtre national d’enfant et après j’ai essayé de former un groupe du nom de Tamalalou. Je jouais d’abord à l’hôtel camayenne et après j’ai eu la chance de voyager pour une première fois en France c’était en 95. Tamalalou seulement constitué de français vivants en France et moi ici s’est arrêté en 98. Alors l’idée de créer un groupe dans ma famille m’ait venu à la tête parce que je vis avec mes frères musiciens ici et d’où la naissance de Ba Cissoko.
– A présent parlez nous de votre discographie.
Ba Cissoko : le premier album de Ba Cissoko s’appelle Dandala, le deuxième Sabolane, le troisième Electrique griot land et le quatrième Seno.Seno qui signifie en manding la terre est l’hommage à ma grand-mère qui aimait la terre. Et surtout que grâce à cela mon village n’a jamais eu faim.
– Alors qu’est ce qui fait la force et la particularité de Ba Cissoko ?
Ba Cissoko : tout d’abord on joue un instrument traditionnel qui se trouve dans la famille. Malgré qu’il soit traditionnel, moi j’essaie de le modifier à ma façon, jouer du reggea ou du rock and roll à la kora n’est pas facile donc moi je me disais que la kora était un instrument complet. Il s’agit de l’aimer et de s’instruire et après on pourra tout faire avec la kora. Donc la force Ba Cissoko c’est qu’on joue n’importe quelle musique j’écoute aussi beaucoup de musiciens du monde et je fais beaucoup de rencontre et de création avec des musiciens de cultures différentes.
– Selon vous qu’est ce qui fait que Ba Cissoko est mieux connu à l’étranger qu’en Guinée ?
Ba Cissoko : C’est vrai que Ba Cissoko est très bien connu à travers le monde, mais nombreux aussi sont des guinéens qui connaissent Ba Cissoko même s’ils ne le connaissent pas de vu, ils en ont déjà entendu parler. En France, dès mon arrivé c’est d’abord les médias qui m’ont lancés tout en faisant savoir que je suis un artiste guinéen et non que je suis un artiste guinéen non connu. Je pense que c’est parce que Ba Cissoko n’a pas fait d’album local c’est pour cela qu’il n’est pas connu ici comme il l’est à l’étranger. Les albums de Ba Cissoko ne sont pas commercial, ce ne sont pas des produits qu’on fait pour juste trois mois mais par contre ce sont des œuvres qui restent aussi longtemps que possible. Mais je suis quand même sur un projet d’album pour le pays.
– Que pensez-vous de cette nouvelle génération d’artistes guinéens ?
Ba Cissoko : Je pense qu’il ya beaucoup de talentueux maintenant, en Guinée beaucoup de jeunes s’intéressent à la musique et qui évoluent très bien .C’est comme les espoirs de coronthie et les étoiles de boulbinet qui cartonnent fort en Europe, j’apprécie beaucoup aussi Takana Zion avec qui je partage certaines scènes en Europe lors des manifestations culturelles. C’est juste le soutient qui nous manque , on constate une certaine marginalisation de la musique de la part du ministère de la culture , on accorde plus d’importance accordée au football et pourtant nous avons des artiste capable de représenter la Guinée dans le monde , moi par exemple j’ai été deux fois finaliste à musique du monde mais cela n’a pas empêché ce même département de s’abstenir de soutenir mon festival international de Koras et de cordes tout simplement parce que je n’étais pas footballeur d’après un haut responsable de ce dit département .Alors je pense qu’il faut un encouragement de la part du gouvernement car nous avons des artistes capables de faire quelque chose .
– Quels sont vos rapports avec les autres artistes guinéens connus comme vous à l’étranger ?
Ba Cissoko : Nous sommes ensemble et faisons des choses ensemble. Les relations sont étroites avec Bill de Sam, Alpha Wess, Djely Moussa Diawara ainsi que Mory Kanté et tant d’autresnt qui évolue un peu partout dans le monde. Je rappel que je me suis produit avec Mory Kanté à la place de la bastille en France lors de la célébration de la fête de l’indépendance française le 14 juillet dernier. Vraiment tout va bien, on s’appelle et on travaille ensemble ; par exemple, tout récemment j’ai fais une création avec N’fally Kouyaté un joueur de kora résidant à bruxelle ainsi que prince Diabaté qui vit à Los Angeles, donc le trio a mis en place une création à bruxelle et à londre pour un concert, un truc qui a beaucoup été apprécié.
– Pour quoi l’idée d’une kora électronique et qu’est ce qui fait sa particularité par rapport aux autres koras ordinaires ?
Ba Cissoko : La kora électrique dans la music de Ba Cissoko est d’une très grande importance, parce que c’est mon cousin Sékou Kouyaté qui a eu l’idée de cette création. C’était en France quant il avait 12 ans, il disait à son père qu’il aimait avoir une pédale, le père de coté lui disait que cela ne marchait pas avec la kora qui est un instrument traditionnel c’est ainsi que le père satisfait la demande du fils. Puis après Sékou met l’ampli et me montre, je lui réponds que cela est une bonne idée .En quelque sorte c’est cela qui fait la force de Ba Cissoko car ça donne des choses extraordinaires.
– Quelle tonalité renferme la plus part de vos morceaux ?
Ba Cissoko : Par fois des conseils, dans le morceau Danlada par exemple je parle de mariage forcé car les parents obligent les enfants à se marier pourquoi ne pas leur laisser faire leur propre choix, il ya un autre morceau qui parle de la jeunesse de taouyah, il y a aussi des morceaux qui parlent d’affection, j’ai même fait quelque chose sur la maman. Et dans Sano j’ai un morceau qui s’appelle yadou qui signifie partir en poular, là j’incite les jeunes à ne pas oublier les parents quand ils vont en aventure, de ne pas se fier seulement à ce qui se passe là-bas mais de penser à leur racine qui n’est rien d’autre que le bercail. Certaines personnes pensent que la kora est destinée aux vieilles personnes, au contraire elle est destinée à tous car avec elle on peut faire de grandes choses.
– En tant que ténor de la musique guinéenne, quel conseil avez-vous à lancer à l’endroit de la jeunesse et autorités pour un épanouissement de la culture guinéenne ?
Ba Cissoko : Tout ce que je peux dire c’est d’arrêter cette histoire d’ethnie et de se donner les mains pour une parfaite évolution. La Guinée a une culture très riche et beaucoup aimé alors profitons en pour faire sa relève. Je m’en vais aussi dire aux musiciens de ne pas se décourager car être un professionnel il faut d’abord aimer ce qu’on fait et travailler dur.
Et fin je sollicite les autorités guinéennes à s’inspirer des autres pays afin de donner à notre culture la place qu’elle mérite sur la scène internationale.
Entretien réalisé par Amadou Barry
Tél. : (+224) 64.75.33.58
Email : baryamad@yahoo.fr