Celui-ci est un récit d’un témoin oculaire. Pour moi quand Pacifique Nzitonda alias Paci, chanteur, publicitaire, cinéaste, et producteur de talent rencontre Burikukiye Prosper Alias Bahaga, une des légendes vivantes de la musique burundaise moderne, il ne s’agit point d’une simple rencontre entre deux artistes. C’est une rencontre de générations. D’une coté Bahaga représentant l’ancienne école des grands artistes burundais qui continuent d’influencer encore aujourd’hui la musique burundaise moderne; – En effet une journée entière ne passe sans que les nombreuses radios du pays diffusent les chansons de Bahaga enregistrées pourtant il y a vingt ans. Tellement ses chansons, son message restent toujours actuels. Nombreux sont aussi les jeunes artistes de la nouvelle génération qui reprennent presque quotidiennement les chansons de Bahaga dans leurs shows live (dits karaoké au Burundi). Même si nombreux mélomanes et fans burundais attendaient impatiemment son nouvel album de chansons inédites de Bahaga (ou d’un méga concert comme seul lui savait en livrer), ils ne se sont pas encore lassés des ses anciens succès qui datent du début des années 90 pourtant.
De l’autre côté, bien que jeune et sans l’expérience de vie et artistique de Bahaga, Paci n’est pas du tout un artiste dépourvu. Et ce n’est pas un hasard s’il a été nominé parmi les 50 personnalités qui font avancer le Burundi par le journal Iwacu en 2010. Conscient de la signification de son nom Nzitonda (qui signifie je serai calme) il a pris son temps calmement et pacifiquement (en plus) pour être ce qui il est aujourd’hui. Pluridisciplinaire, tellement des tubes engagés il nous a chanté, tellement de chansons et des clips vidéos il a produit et récemment son court métrage “l’avortement” a été quatre fois primé meilleur œuvre burundaise, meilleur rôle masculin, féminin et meilleur scénario au FESTICAB 2011. L’humilité et la volonté de découvrir encore plus pousse ce jeune prodige à aller encore plus loin et lorsqu’ il a voulu rendre hommage aux grands artistes qui l’ont précédé et influencé son choix ne pouvait que tomber en premier sur la légende vivante de la musique burundaise Bahaga. Quand Paci lui fit part de son projet et souhait de reprendre son hit “ibiti vy’amufe”, humble et toujours disponible, Bahaga n’a su que répondre tout simplement par oui. Ainsi le 20 juillet 2011, lors du passage de Bahaga à Bujumbura, la légende et le jeune artiste se sont retrouvés au Studio Ingoma Arts (studio qui vente un palmarès envieux dans la production audio visuelle au Burundi) pour faire renaître ce hit sous une forme meilleure.
UNE PREMIERE AU BURUNDI.
Avec la nouvelle version de “ibiti vy’amufe” Il ne s’agit pas d’une énième reprise d’un jeune artiste qui reprend en solo entièrement un ancien succès d’un grand artiste burundais qu’il rencontre virtuellement à travers la réédition de son œuvre. Il s’agit plutôt d’un grand artiste qui accompagne, qui épaule réellement et physiquement un jeune artiste en alternant leurs voix sur le même morceau qui a ébloui dans le temps et qui continue d’envouter pas mal de mélomanes burundais.
Quoi que déjà hit sous son ancienne forme, la nouvelle version se présente sous forme et qualité sonore artistique et techniquement bien supérieure à l’ancienne version. Rien d’étonnant d’ailleurs puisque avec le temps la technologie a avancé et l’ancienne version avait été enregistrée avec de maigres moyens dans une petite chambre de Nyakabiga dans le lointain 1992 mais (quand même) sous les bons soins du grand Africanova, qui d’ailleurs a joué les claviers. Ceci pour rejoindre ce que Bahaga nous disait lors de notre dernier entretien: «…il y a par contre des belles chansons qui elles restent même quand elles n’ont pas été bien enregistrées. Ces dernières quand elles sont bien enregistrées, c’est la cerise sur le gâteau…».
Malgré le temps écoulé Bahaga manie encore aussi aisément ses cordes vocales et sa voix est restée la même malgré qu’il m’ait confessé que “ça faisait un bout de temps que je n’avais pas chanté”. A la sortie du studio après une longue séance de travail, juste avant que Bahaga ne s’envole pour les Pays-Bas où il vit actuellement, les deux artistes me confient: «…c’était une excellente expérience à revivre…». En attendant le retour de Bahaga sur scene et de nouveaux hits de ces deux artistes de talents, savourez «ibiti vy’amufe» nouvelle version. Un hymne à l’amitié, qui me rappelle «Ndakumva ndagukunda» (qui signifie «je t’écoute», «je t’aime») la mythique signature audio de Bahaga.

Bahaga au studio "Ingoma arts". Malgré le temps écoulé sa voix est restée la même.Photo © Adolphe B.
Propos recueillis par BIREHANISENGE Adolphe.
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«Ibiti vy’amufe» nouvelle version Paci feat Bahaga
Paci ft Bahaga – Igiti c’amufe
«Ibiti vy’amufe» version Umuvango Burundi Remix
« Yaga Mukama » extrait de « Imyaka mirongo ibiri y’agacerere » le nouvel album de Bahaga.
« Kabudensiya inarukundo » extrait de « Imyaka mirongo ibiri y’agacerere » le nouvel album de Bahaga.
YAGA MUKAMA. Quelle belle et bonne chanson de notre cher artiste BAHAGA ! Oui, le Burundi a plus besoin des artistes comme lui qui savent chanter la vérité que beaucoup de ses compatriotes murmulent à voix basse, oubliant que la vérité sauve tout un peuple et guérit les coeurs brisés. Même si l’on dit souvent que la vérité dérange ou blesse, on ne doit pas ignorer que le mensonge blesse aussi et d’ailleurs plus. Bravo et coup de chapeau à ce vaillant combattant pour la vérité qui est et sera toujours inoubliable dans les coeurs de beaucoup de Burundais victimes jusqu’aujourd’hui de l’injustice et mensonges de ceux qui se réclament éternellement « saints » alors qu’ils ne le sont pas et ne le seront jamais. Oui, la vérité est amère de chanter, mais ses fruits sont doux. La vérité est le prix de l’honneur,c’est la force des hommes intelligents. L’humanité a besoin de la vérité et non de mensonge. Le courage, c’est chercher la vérité et la dire. Oui, toutes les vérités seraient bonnes à dire si on les disait ensemble. Encore une fois merci infiniment à BAHAGA pour cette chanson merveilleuse YAGA MUKAMA qui mérite comme tant d’autres chansons qu’il a déjà mis en nous, d’être écrit dans un livre intitulé SPECIAL BAHAGA, un chanteur qui sait bien écrire l’histoire de son pays à travers ses bons HITS ! / Femi
Great songs!!! Thanks for sharing !!! as you said, ‘The beginning of the end’ of lies in our country, is on move!!keep it up Bahaga!!!!
Les meilleurs chansons du monde
indirimbo zawe ziraryoshe. Indirimbo ya kabudesiya yo iraflashaaa