Au moment où l’Organisation des Nations Unies vit une crise de structure et de capacité à encadrer juridiquement et politiquement l’action des États sur la scène internationale et surtout au moment où les résultats peu satisfaisants en Afrique causent un sérieux coup à la crédibilité de l’organisation sur le continent, Nziza Désiré lui intitule son quatrième album “U. N”. Non suffisamment déçu des résultats peu glorieux de l’organisation dans les missions de maintien de la paix il lui confère une autre mission: la résolution d’un conflit familial. Sera t elle à la hauteur cette fois-ci ?
L’un des pionniers du réveil de la musique moderne burundaise après une dizaine d’années de guerre, et surtout auteur de “Baho” un succès qui lui a valu une rencontre avec le Président de la République burundaise S.E Pierre Nkurunziza le 26 octobre 2007, Nziza Désire nous parle de son nouvel album “U. N” et de l’évolution de sa carrière musicale à Dallas aux Etats Unis où il vit en ce moment.
Adolphe B.: Tout d’abord qui est Nziza Désiré? Présentez vous aux lecteurs de www.afrique.fr
Nziza Désiré: Je m’appelle Nziza Désiré, je suis artiste auteur compositeur, interprète et comédien. J’ai commencé à m’intéresser à la musique depuis l’âge de six ans; à cette époque j’étais à l’école primaire, je profitais du cours de chant et musique pour imiter les chansons qui étaient en vogue. J’aimais écouter les chanteurs comme Kirundo Gérard, Nik Dave, Matata Jean Christophe, Canjo Amisi, le groupe Nakaranga, et plus tard Cédric Bangy. A l’école, quand l’occasion se présentait je faisais également des numéros de comédies en créant des chansons qui faisaient rire mes camarades ainsi que mes instituteurs, c’est ainsi que j’ai écrit la chanson «Ikijumbu» que j’ai reprise en collaboration avec mon petit frère Dr Claude. Ceci m’a permis d’être très populaire dans mon établissement, c’est ainsi que je me suis dit que c’est possible d’aller plus loin grâce à la musique…
Adolphe B.: Parlez nous des vos débuts? Depuis quand chantez vous? Pourquoi et comment avez-vous décidé d’entreprendre la carrière musicale
Nziza Désiré: La carrière musicale c’est un rêve que j’avais depuis mon enfance. Je suis né à Buyenzi au 12eme avenue. où j’ai grandi. Buyenzi a une longue histoire musicale car c’est dans ce quartier où est née la musique Taarabu du Burundi. Je me souviens qu’à l’âge de 7 à 10 ans, j’allais souvent suivre les répétitions des musiciens comme Kitantos, et le groupe Jasmin. Je me disais qu’un jour je deviendrais aussi célèbre qu’eux, c’était mon rêve, mon souhait. J’ai réalisé que mon rêve pouvait devenir une réalité quand j’ai sorti mes premières chansons (Ni wewe et Diane) en 1996 au studio AIT Record de DJ Msheng (Shangani), à l’époque on utilisait les instrumentaux américains. Ces chansons ont eu beaucoup de succès, je me souviens que je m’arrangeais de faire des clips à l’américaine, avec le soutien de la RTNB et feu Vincent Nzosaba, ce qui a impressionné beaucoup de jeunes; A cette époque j’étais élève au Collège de l’Avenir, le pays était à feu et à sang, la jeunesse était perdue dans différentes formes de délinquance à cause de la guerre.
Adolphe B.: Combien d’albums à votre actif?
Nziza Désiré: J’ai 4 albums audio et 3 albums vidéo: Nokora iki?, Kula Kulipa, Imiringa et U.N.
Adolphe B.: Que chante Nziza Désiré? Quels sont les thèmes que vous affrontez dans vos chants?
Nziza Désiré: Je chante tout ce qui est en rapport avec le social, je mets toujours un accent sur ce qui n’est pas bon dans nos sociétés afin qu’il y ait un changement, l’amour aussi c’est mon sujet préféré…
Adolphe B.: Au moment où nombreux africains critiquent l’ONU en ce qui concernent les opérations de maintien de la paix et la résolution des conflits sur le continent, pourquoi avez-vous intitulé votre dernier album U.N? Vous y croyez vous? Son bilan est il positif selon vous?
Nziza Désiré: U. N, c’est tout simplement les Nations Unies, c’est donc une histoire d’un jeune noir qui voulait se marier avec une blanche plus âgée que lui, quand le garçon est allé présenter sa future épouse à sa famille, tout le monde était contre ce mariage, des critiques ici et là, et ceci a suscité un grand problème familial; le jeune homme, ne sachant plus à quel dieu se vouer, il a décidé, dans son désespoir à implorer l’aide de l’ONU, car selon lui, puisque l’ONU intervient toujours dans tous les conflits, pour que cette super organisation vienne résoudre aussi ses problèmes… Je ne saurais pas évaluer ce que l’ONU fait pour l’humanité, c’est vraiment louable, mais je mentirais si je dis que l’ONU est parfaite car on a été témoins des missions qu’elle a échoué, par exemple dan la région des Grands Lacs et surtout au Rwanda. Mais mon album c’est juste une histoire de conflit familial.
Adolphe B.: Où avez-vous produit l’album UN? Qui l’a produit ? Il y a-t-il des collaboration( ou featurings) dans cet album? Etes vous satisfait du résultat final?
Nziza Désiré: L’album a été produit en Belgique au Studio Kilulu 9 avec mon producteur Slay Buta, qui a produit mes 3 derniers albums. J’ai collaboré avec un rappeur rwandais résidant en Belgique Fiston ainsi que Slay Buta. Personnellement je suis satisfait et j’ai de bons feedbacks de la part de mes nombreux fans qui ont déjà écouté les deux morceaux que j’ai publiés.
Adolphe B.: Parlez nous de votre hit «Baho» qui vous a valu d’être reçu par le Président de la République le26 octobre 2007. Comment ça s’est passé? Qu’avez-vous gagné au fait?
Nziza Désiré: Si j’essaie de traduire «Baho» signifie vit et laisse vivre les autres. c’est un message de soutien aux séropositifs et aux malades du Sida. C’est également un message de lutte contre toute forme de stigmatisation et discrimination faites à leur égard. Il ya des amis qui vivent aux USA qui ont eu vent d’un concours organisé par une association basée à Dallas qui œuvre pour la lutte contre le Sida dans les pays sous développés, considérés comme les plus exposés, ils ont présenté ma candidature avec la chanson «Baho», c’est ainsi que j’ai eu la chance d’être parmi les trois premiers et d’être invité aux USA. C’était un grand honneur pour le pays, et a cet effet j’ai eu le privilège d’être reçu par le Président de la République avant mon départ. Arrivé ici j’ai eu un trophée ainsi que d’autres prix. La chanson «Baho» est pour moi porte-bonheur, j’ai déjà remporté plusieurs prix grâce à cette chanson, je citerais par exemple le prix que j’ai remporté lors d’un concours organisé par la RTNB.
Adolphe B.: Est-ce que Nziza Désiré vit de sa musique? Si non pourquoi? Que faire pour améliorer les choses et permettre aux artistes de chez nous de vivre de leur art?
Nziza Désiré: Lorsque j’étais en Afrique je vivais de mon métier de musicien même si ce n’était pas une chose facile, je parvenais à lier les deux bout du mois. Arrivé ici, j’ai réalisé que même si les droits d’auteur sont respectés ici, le marché américain ne facilite pas les artistes étrangers, il est quasi impossible de s’imposer sur la scène musicale américaine, d’autant plus que les gens d’ici s’intéresse beaucoup plus à leur musique. Bref je ne vis pas de la musique, je continue ma carrière par amour de l’art et pour rester fidèle à mes fans. J’organise des concerts ici et là surtout pour la diaspora burundaise ainsi que d’autres communautés de la sous région. Au Burundi c’est pratiquement impossible de vivre de la musique parce que la loi qui protège les œuvres artistique n’est toujours pas en application; Je dirais que c’est par manque de volonté politique ou le gouvernement a d’autres priorités. Imaginez si un jour les artistes décidaient d’interdire la diffusion de leurs œuvres, imaginez une journée sans musique, à mon avis la vie serait sans harmonie.
Adolphe B.: Quel bilan faites vous de votre carrière depuis que vous êtes aux USA? Partir ou rester au pays? qu’en dites vous? Que conseilleriez vous à qui voudrait entreprendre votre voie?
Nziza Désiré: J’ai fait plusieurs concerts dans différents Etats ici en Amérique, au Canada et en Belgique. Ca fut une occasion de faire la promotion de la culture burundaise et de mon pays le Burundi qui est presque inconnu si je le compare à d’autres pays Africains. Partir à l’étranger, il n’ y’a rien de mal à ça, si c’est dans le but d’aller se faire une place au soleil. Je conseillerais à tous les jeunes qui veulent partir à l’étranger de bien se préparer, d’y aller avec des objectifs. Il y a moyen d’améliorer son train de vie mais aussi de l’empirer.
Adolphe B.: Parlez nous du shooting de votre prochain clip que vous êtes sur le point de réaliser. Quel est le concept du clip? qui va le réaliser? Qui fait partie du projet?…
Nziza Désiré: Je suis entrain de tourner les clips des chansons “UN” et “Nta na kimwe”, avec une maison de production appelée KG. J’ai pris des images à Brussels, Ottawa et Montréal ainsi qu’à Dallas, bientôt j’irai tourner à New York devant le siège de l’ONU. J’espère que mes fans verront ces clips d’ici trois mois.
NTANAKIMWE (NZIZA DESIRE):
Adolphe B.: A quand le retour au pays? Un mot à vos fans du pays?
Nziza Désiré: Mon pays me manque, ma famille, mes amis, mes fans … J’ai hâte d’être encore une fois sur scène dans mon pays. J’espère que le retour au pays c’est pour bientôt, je connais pas encore la date. A tous mes fans, je vous aime du fond du cœur, si aujourd’hui Nziza est ce qu’il est aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à vous, à la confiance que vous m’avez faite ainsi que votre soutien; continuez à aimer et soutenir nos artistes, grâce à vous notre culture et nos valeurs seront connues dans le monde entier.
Adolphe B.: Quels sont vos projets pour le futur?
Nziza Désiré: J’en ai plein, je me prépare pour la sortie officielle de mon nouvel album et une tournée Européenne et Africaine très prochainement.
Adolphe B.: Merci pour l’entretien.
Nziza Désiré: C’est un honneur pour moi, Adolphe.
Propos recueillis par Adolphe BIREHANISENGE avec l’aide de Sugar KAMPAYANA.
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