1/ Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Aimé Nouma, né au Cameroun dans la région francophone il y a un bon moment déjà , suis arrivé en France pour entamer ma dernière année de maternelle. J’ai l’impression d’avoir eu de nombreuses vies que je raconte d’ailleurs dans certains de mes slams .
2/ Quelles sont vos influences ?
Mes premiers coups de coeur littéraires sont sans conteste “Le roman de Renard”, Rabelais avec son frère Jean des Entommeures et François Villon. C’était un plaisir pour moi d’écrire et cela devait se ressentir dans mes rédactions,car il arrivait souvent que les maîtres les lisent en classe.
3/ Comment définiriez-vous votre parcours ?
Atypique , comment dire autrement, je suis passé de très bon élève, à bon collégien puis collégien moyen et ensuite lycéen médiocre ou plutôt “fumiste”. Les profs aiment appeler comme ça les élèves dont ils sentent qu’ils n’utilisent pas leur potentiel .Mais chassez le naturel, il revient au galop… ou au pas. car j’ai quand même mis beaucoup de temps avant de reprendre résolument ma plume.
4/ Quel est votre poème le plus personnel ? le plus engagé ? le plus aimé du public ?
Le plus engagé, sans doute “Marianne change de disque” puis qu’il évoque le devoir de mémoire de la France vis-à-vis de son histoire coloniale, cause ou raison de sa diversité ethnique et culturelle. Peut-être aussi “La drépanocytose ça vous dit quelque chose ?” puisque j’y parle d’une maladie qui cause plus de 50 millions de morts par an à travers le monde sans compter leurs familles qu’elle touche aussi forcément , leurs amis , leurs voisins etc .. et que contrairement à ce qu’on dit, elle ne concerne pas que les minorités dites “ visibles” en France.
mon poème le plus aimé ? comment répondre à ça ? ça dépend réellement des publics. Tout récemment à Toulouse, en allant justement y faire une dédicace des Pleurs du Mâle, je me suis qualifié pour la Finale de la Coupe de la Ligue Nationale de Slam qui aura lieu à Rennes les 15/16 et 18 mai prochain en faisant mon slam “Mon Blase”. Ce texte contient une énigme, que vous découvrirez en le lisant. Evidemment , une fois lu ou entendu, il perd un peu de sa force d’impact.
Ensuite je crois que c’est selon les tranches d’âge. Les plus jeunes me parlent de mon slam
“à 19 printemps” d’autres de “Mon fils en danger”ou du “Big Boss de Barbès” d’autres encore de “Laure loge…”ou de “La fille du 18 ème”
5/ Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J’ai eu une vie assez riche et puise généralement dans mon vécu ou celui de mes relations et connaissances pour écrire. Certaines scènes de la vie que l’on mène dans des grandes villes cosmopolites, telle que Paris m’inspirent.
6/ Parlez-nous des Pleurs du Mâle ?
Un recueil de poésie slam d’un format pratique qu’on peut mettre “in the pocket” et encore plus facilement dans un sac, donc emporter partout avec soi . A l’intérieur : 26 textes ciselés , d’une écriture pleine de verve, d’humour et de profondeur abordant des sujets variés, comme le vivre-ensemble, le devoir de mémoire, l’adolescence, la délinquance, la modernisation et le changement des quartiers parisiens , la prostitution et même Mickael Jackson.Black titi de Panam comme l’on m’a surnommé dès ma première scène slam, je propose des ballades dans les quartiers de Paris, la ville lumière dans laquelle je vis depuis plusieurs décennies déjà.
En fin du recueil, un lexique sympathique pour expliquer les mots du langage de la rue que j’utilise souvent pour leur saveur et leur force narrative. Ce lexique à lui seul est un trésor pour les amateurs de langue verte.
7/ Déclic pour voir le jour ?
J’avais déjà vu certains de mes textes édités “Onze du soir gare St Lazare” collection “slam en poche“ des éditions Xérographes, “Cinq gars de st Gratien“ dans la revue Root(e)s et Chemins des Xérographes et “Les légendes du métro” : coup de coeur du jury du Printemps de Ménimontant 2010. Certaines maisons d‘éditions me faisaient des appels du pied, mais j’ai finalement choisi d’être édité aux récentes éditions Universlam qui grâce au concours de tous les slameurs édités traceront un chemin entre le slam et le plus grand nombre de lecteurs et fans possibles.
8/ A-t’il comblé le public?
Ce qui est certain c’est qu’à chaque fois que j’ai pu slamer et proposer mes livres au public, j’ai eu le plaisir de vendre des exemplaires et surtout de les dédicacer, de plus ce recueil a fait l’objet de plusieurs ré-édition depuis sa première parution. Rappelez vous néanmoins que le slam est un art oratoire et donc que ces textes sont écrits pour être dits sur scène, sans musique ni costume, ni accessoires comme le veut la coutume du slam.
Ensuite, il est certain que sans connaître mon flow, (rythme de scansion) l’effet produit en le parcourant peut être moindre, mais dans le même temps beaucoup de subtilités découvertes à la lecture échappent lorsqu’on n’a pas le texte sous les yeux. Donc oui je pense que les Pleurs du Mâle ont comblé et comblent le public.
9/ Comment se procurer les Pleurs du Mâle ?
Déjà référencés à la Fnac, ils seront dans les bacs (lol) en rayon dans quelques temps .Si vous habitez Toulouse et sa région vous pouvez les acquérir à la librairie “Ombres Blanches” près du Capitole, à Paris librairie “La lucarne des écrivains “ rue et métro Ourcq Paris 19, en ligne
sur www.editions-universlam.comou en m’écrivant sur aime.nouma@gmail.com
10/ Le prochain concert ?
Une date assez proche et pas trop éloignée compte tenu du délai de parution de cette interview, je serai le 6 mai dès 21H le slameur invité de la scène mensuelle de l’Entrepot rue Francis de Pressensé Paris 14 M° Pernety .Entre-temps je serai allé à Montpellier, Béziers et Narbonne pour animer des ateliers d’écriture slam et performer avec des collégiens et élèves de Segpa.
Je rappelle que je serai aussi à Rennes les 15, 16 et 17 mai pour particpier à la Finale de la Coupe de la Ligue Nationale de Slam .
11/ Que dire à vos fans ?
Ca me fait penser à une lectrice venue me voir un jour, disant qu’elle avait lu certains de mes textes, qu’elle trouvait bien écrits mais sans plus mais, que par contre d’autres de mes poèmes l’avaient touchés au plus haut point, qu’ils lui avaient parlés à l’âme.
Que dire donc ? que je partage libéralement ces tranches de ma vie ou ces points de vue avec eux sans prétention mais dans l’esprit et l’espoir de les captiver, de les séduire. De faire sonner cette belle langue française que nous avons la chance de lire et de parler couramment, ce que l’on nous envie à travers le monde.
12/ Comment vous suivre sur les réseaux sociaux ?
mon facebook : Aimé Nouma-tsang
un site en cours de reconstruction : aiménouma.com
une émission radio à écouter tous les vendredis soir de 20H30 à 22H
Ô TOURS de l’ART sur la webradio www.music4live.fr avec des podcasts
d’émissions passées avec des invités prestigieux comme ceux-ci :
le prix Renaudot Alain Mabanckou, l’Historien spécialisé dans la diversité culturelle aux États-Unis et en France et consultant pour la télévision et la radioFrançois Durpaire, la Chevalier des Arts et des lettres Tata Milouda, le Producteur Renaud Duval, le Styliste Sadio Bee, le Photographe Alain Robert, la Mannequin phare d’Yves Saint Laurent : Rebecca Ayoko, le rappeur ZI, les poètes Tierry Sinda et Didier Hippon,le magazine RUNWAY International etc…
13/ Mot de la fin ?
Je souhaiterais dire aux lecteurs de cette interview qu’à mon avis nous avons tous des qualités intrinsèques artistiques ou autres à faire valoir. Pour parler vrai, j’ai longtemps marché à côté de mes pompes avant que la vie ne me rattrape et me remette sur le chemin de l’écriture qui m’amène aujourd’hui jusqu’à vous .
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J’adhère , bonne continuation
Belle interview. Artiste pertinent, talentueux, généreux. A découvrir absolument !
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